La Commission partiaire permanente de négociation et d'interprétation (CPPNI) d'hier s'est soldée par deux points de désaccord entre les syndicats de titulaires et de salariés. Ces derniers ont refusé en bloc la proposition d'une augmentation de 2 % du point officinal tout comme la réforme structurelle de la grille salariale.
Une fin de non-recevoir. C'est ce qu'ont adressé hier les syndicats de salariés de l'officine aux représentants de la profession. Après un premier échec essuyé en janvier avec une proposition de revalorisation de 1,8 % du point officinal, les représentations des titulaires sont revenues à la table des négociations avec une augmentation de 2 %. Ce qui a été immédiatement refusé par les cinq organisations syndicales (FO, CGT, UNSA, CFDT et CFE).
Alors qu'il réclamait une revalorisation du point officinal de l'ordre de 7 %, Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral FO pour la branche pharmacie, argumente la réaction des salariés : « Nous avions refusé 1,8 % en janvier ce n'est pas pour accepter 2 % aujourd'hui, alors que pendant ce temps le SMIC augmente de 4 % ! » De son côté, Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), réaffirme la position des titulaires : « Nous avions anticipé sur l'augmentation du SMIC au 1er mai, une hausse qui a mécaniquement pour effet d'écraser la grille salariale entre les coefficients 100 et 240. Ainsi, notre proposition consistait à maintenir un écart d'environ 80 euros. Une fourchette certes basse mais qui permettait sur l'année une augmentation de 400 euros en moyenne pour les préparateurs et les adjoints. »
Philippe Denry ajoute que les salariés de l'officine ont déjà bénéficié d'une hausse de salaire de 6 points en 2022, une mesure qui a coûté près de 450 millions d'euros environ au réseau officinal. « Face à une inflation glissante à 5,7 %, ces 8 % de revalorisation ne nous semblaient pas ridicules. » Le second syndicat de la profession, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), était lui aussi aligné sur une augmentation de 2 points. « En l'état actuel de l'activité officinale, il est difficile de faire davantage », estime Daniel Burlet, chargé des questions sociales auprès de l'USPO. « Il ne faut pas oublier qu'après les embellies connues en 2021 et 2022, l'activité tourne aujourd'hui au ralenti à l'officine, l'un des rares secteurs d'activité dont les revenus ne sont pas indexés à l'inflation », tient-il à souligner.
Par ailleurs, la FSPF et l'USPO tiennent à souligner que les titulaires manquent totalement de visibilité sur les années à venir, les négociations sur le volet économique de la convention pharmaceutique devant débuter seulement après l'été. Mais parallèlement, les représentants des titulaires sont face à un dilemme. Ils doivent en effet relever le défi de l'attractivité d'une branche à laquelle il manque aujourd'hui 15 000 salariés. La FSPF avait avancé une réforme structurelle de la grille salariale comme l'un des moyens pour pallier cette pénurie. Selon Daniel Burlet, l'USPO n'était pas opposée non plus à la création de groupes de travail sur ce sujet. Tout comme les organisations syndicales, affirme Olivier Clarhaut. Il estime en effet qu'une distinction devra nécessairement être effectuée – selon des paliers qui restent à déterminer - entre la rémunération des détenteurs d'un DEUST et celle des diplômés d'un BP.
Pour l'heure, les syndicats de salariés se montrent implacables. Ils entendent user de cette nécessité de provoquer un « choc d'attractivité » pour peser en faveur de leurs revendications salariales. « Nous suspendons toutes activités de négociations tant que nous n'aurons pas obtenu de revalorisation du point », déclare le secrétaire fédéral FO pour la branche pharmacie.
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