2020 est une année noire pour de nombreux secteurs économiques. Celui de l’officine en France échappe à la sinistrose, même si, au regard des nombreux défis relevés, le réseau espérait mieux qu’une absence d’évolution. Cependant, des différences notables existent en fonction de la typologie de l’officine. Le trafic a baissé chez l’ensemble des confrères (-3 % en 2020 versus 2019), mais les pharmacies dont le chiffre d’affaires est supérieur à 7 millions d’euros ont été plus touchées (-17 % en 2020 versus 2019). De même, l’impact a été plus fort pour les pharmacies en centre commercial (-7 %) que pour celles situées en périphérie (-3 %) ou en milieu rural (0 %).
Le chiffre d’affaires global s’élève à 36,089 millions d’euros (+0,2 %) « malgré la chute vertigineuse du marché du médicament non remboursable (données de vente) qui perd 234 millions d’euros, soit un recul de 10,1 % », souligne David Syr, directeur général adjoint de GERS Data. Les autres segments de marché sont relativement stables – le médicament remboursable et le dispositif médical gagnent respectivement 0,3 %, la cosmétique 0,5 % – à l’exception des compléments et denrées alimentaires qui grimpent de 5,6 % et du marché vétérinaire qui bondit de 15,3 %. Quelles que soient les familles de produits, toutes ont essuyé un revers lors du premier confinement (-15 % pour la prescription de ville, -5 % pour la prescription hospitalière, -11 % pour le médicament conseil) partiellement compensé par la suite.
Record de vaccinations
Malgré une baisse de 4 % en volume sur l’année, le marché du médicament remboursable progresse de 2 % en valeur (données d’achat des pharmacies). Les médicaments qui contribuent le plus à la croissance sont le traitement de la mucoviscidose Orkambi (Vertex), l’anticancéreux Tagrisso (AstraZeneca), l’anticoagulant Eliquis (BMS), le traitement du VIH Biktarvy (Gilead) et l’antinéoplasique Imbruvica (Janssen Cilag). Du côté des génériques, le taux de pénétration est passé de 80,8 % en 2019 à 83,4 % en 2020. Une amélioration que Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS et directeur général de GERS Data, attribue à l’entrée en vigueur des nouvelles règles de la substitution (article 66 du PLFSS 2019) au 1er janvier 2020, même si cet écart tend à se réduire depuis septembre.
Le GERS félicite les pharmaciens de leur implication tout au long de 2020, notamment pour avoir su répondre aux fortes demandes de soins, que ce soit lors du pic de trafic à la veille du premier confinement ou à l’occasion de la campagne de vaccination contre la grippe. Ils ont, à ce jour, administré trois fois plus de vaccins que l’an passé. « Cette forte capacité de mobilisation se constate dès la première semaine de campagne et on peut estimer que, d’ici à fin janvier, les officines auront augmenté d’environ 15 % le nombre de doses administrées », remarque Patrick Oscar. De même, les confrères se sont pleinement engagés dans la distribution et la réalisation de tests antigéniques. À la fin de l’année, ils avaient mis à disposition des autres professionnels de santé plus de 6,5 millions de tests et en avaient réalisé plus de 3 millions.
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