L’autorisation faite aux viticulteurs de céder leur surplus de vins à la distillation va générer de la nouvelle matière première pour les SHA. La généralisation de ces produits, dont la consommation devrait s’inscrire dans la durée, ne doit pas faire oublier la stricte réglementation les concernant.
Conséquence inattendue du confinement, les viticulteurs manquent de place en prévision des prochaines vendanges. Deux millions d’hectolitres de vin n’ont pu en effet être écoulés en raison de la baisse de la consommation des Français pendant cette période. Qu’à cela ne tienne, le système D à la française a trouvé une parade. Ces crus vont pouvoir être recyclés dans la lutte contre le coronavirus puisque dès aujourd’hui les 33 distillateurs agréés pourront les collecter et les distiller afin de fabriquer – entre autres — du gel hydroalcoolique.
L'alcool issu de cette « distillation de crise » est réservé à l'industrie pharmaceutique et cosmétique et en aucun cas à la fabrication de spiritueux, a précisé la délégation de la filière vins de l'organisme FranceAgriMer. La teneur en éthanol est du reste très surveillée par les pouvoirs publics. En témoigne le nouveau rappel hier d’un gel hydroalcoolique (marque Ficomed Hijyenik) par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour sa teneur en éthanol « insuffisante pour assurer une véritable action antivirale et antibactérienne ».
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) rappelle qu’en cas de pénurie de matières première les pharmaciens fabriquant leur propre solution ont la possibilité de remplacer l’éthanol à 96 pour cent par de l’alcool à 90 en respectant la formule ci-après :
En tout état de cause, indique le syndicat, l’étiquette apposée sur le flacon doit reprendre les mentions suivantes : le nom de la solution (« Solution hydroalcoolique recommandée par l’Organisation mondiale de la santé pour l’antisepsie des mains »), sa composition : « Éthanol - peroxyde d’hydrogène – glycérol », le nom de la pharmacie qui l’a réalisée, la date de fabrication et numéro de lot, les conditions de conservation ainsi que les mentions « Pour application cutanée uniquement », « Éviter tout contact avec les yeux », « Maintenir hors de portée des enfants » « Liquide inflammable : tenir éloigné de la chaleur et de toute flamme » tout comme le mode d’emploi. Le modèle d’étiquette est téléchargeable sur le site de la FSPF.
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