La dispensation à l'unité (DAU) devrait faire son apparition dans les officines pour certains médicaments, lorsque les décrets d'application seront publiés. Dans un rapport, l'Académie de pharmacie souligne les difficultés que cette mesure soulève et émet des recommandations pour faciliter sa mise en œuvre.
La dispensation à l'unité (DAU), en France à l’officine, est obligatoire seulement pour certains médicaments (comme les stupéfiants). Mais, selon la loi du 10 février, elle pourrait s'étendre à d'autres spécialités. « Afin d’éviter le gaspillage des médicaments, lorsque leur forme pharmaceutique le permet, la délivrance de certains médicaments en officine peut se faire à l’unité », indique cette loi à laquelle il manque encore des décrets d’application pour qu'elle devienne effective.
Avant la publication de ces décrets, l’Académie nationale de pharmacie alerte, dans un rapport, sur cette mesure qui risque de perturber le circuit du médicament. En effet, « la DAU imposerait à l’officine une charge accrue de travail, une nouvelle organisation coûteuse en temps et en matériel pour assurer les opérations supplémentaires de préparation, de découpage et de reconditionnement, au risque aussi de pénaliser le patient en rallongeant son temps d’attente », avertissent les Sages. Elle met aussi « en danger l’efficience de la sérialisation, la traçabilité́, la stabilité́ des formes galéniques, avec une responsabilité accrue pour le pharmacien et le fabricant, ce qui explique pourquoi les pays ayant adopté la DAU en confient la réalisation à certains établissements disposant de robots ».
Toutefois, l'Académie émet des recommandations si la DAU devait être mise en place dans notre pays. Elle préconise tout d'abord de limiter la liste des médicaments potentiels et des patients concernés. Elle a identifié des catégories de médicaments pouvant faire l'objet d'une DAU, en prenant en compte des critères de coût unitaire (anticancéreux oraux), formes pharmaceutiques, catégories d’appartenance (médicaments à marge thérapeutique étroite, traitements à risque de reliquats dans les armoires à pharmacie, tels que les antibiotiques, les médicaments à risque d’addiction, les initiations de traitements chroniques, etc.). Elle estime qu’une phase d’expérimentation et d’évaluation doit être réalisée avant généralisation de la mesure. L’Académie recommande ensuite de mettre à disposition des officines, pour les médicaments de DAU, des conditionnements unitaires vrais, sous forme prédécoupée, et des notices numériques facilement accessibles pour le patient. Enfin, l’éducation des patients à l’observance et au bon usage des médicaments devra également être intensifiée.
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