Les salariés de l'officine seront-ils les victimes collatérales du retard pris par l'assurance-maladie pour ouvrir les négociations avec les syndicats de titulaires ? L'avenir de la réforme structurelle de la grille salariale, comprenant des revalorisations et des classifications de la branche, est en tout cas mis entre parenthèses. Ainsi en a décidé, le 13 novembre, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) au motif que les titulaires manquaient de visibilité sur l’avenir de l’économie officinale en l'absence de négociations avec l’assurance-maladie. Cette suspension sine die a bien entendu soulevé l'indignation des syndicats de salariés. Bien qu'il n'ignore pas le contexte économique difficile de l’officine, Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral FO pharmacie d’officine, estime que « ce n’est pas une raison pour n’avoir qu’une vision comptable ». Selon lui, « la motivation première des syndicats est simplement de faire pression sur l’assurance-maladie pour justifier une revalorisation de la marge des pharmaciens ».
L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), partenaire des négociations avec l'assurance-maladie, tient à différencier sa position de celle de la FSPF. Selon son président, Pierre-Olivier Variot, il n'est pas question de rompre le dialogue social, et cette mise à l'arrêt de la réforme relève d'une décision unilatérale de la FSPF. Il affirme qu'il n’est pas justifié « de conditionner une reprise du dialogue à l’ouverture des négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie. L’objectif premier de ces négociations est de donner une visibilité économique claire et nécessaire à la pérennité des pharmacies à court, moyen et, si possible, long terme ». « Les motivations du revirement du syndicat majoritaire sont déconnectées des enjeux de cette réforme mais également de l’amélioration de l’attractivité des métiers concernés, de l’évolution des compétences, de la formation et du maintien des salariés dans la branche officinale », poursuit-il. Alors que, selon les estimations de son syndicat, une modification de la grille des salaires en officine coûterait 170 millions d'euros au réseau, Pierre-Olivier Variot souligne le dilemme face auquel sont confrontés employeurs et salariés. « Sans la réussite de ces négociations, nous nous acheminerons certainement vers des déserts pharmaceutiques, la destruction d’un réseau de proximité et homogène nécessaire aux patients, avec des conséquences inévitables pour l’emploi. »
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