La création de DES d’un an en remplacement de la 6e année d’études est envisagée pour la filière officine.
L’idée a été évoquée dans un rapport d’étape du Pr Dominique Porquet, en charge de la réforme des études du 3e cycle de pharmacie. Et cette idée vient d’être approuvée par la Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) dans un retour de courrier. « Cependant, rien n’est acté, étant donné que Dominique Porquet ne doit remettre son rapport final qu’au cours de l’été », tempère le Pr Bernard Muller, président de la Conférence des doyens de pharmacie.
En pratique, ce DES serait accompagné de deux stages de six mois, sous le statut d’interne (au lieu d’un seul stage actuellement). Cet internat de pharmacie serait réalisé en ambulatoire, dans des officines, avec une rémunération plus adéquate que les indemnités de stage actuellement touchées par les étudiants de 6e année. « Ces indemnités sont environ de 530 euros net par mois, alors que la rémunération d’un interne (médecine, pharmacie ou odontologie) aujourd’hui est de l’ordre de 1 200 euros net, auxquels peuvent s’ajouter quelques primes », commente Anthony Mascle, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Le statut d’interne permettrait également de poursuivre un enseignement à l’université, lors de demi-journées de formations. En revanche, toutes les modalités ne sont pas définies. « Ce point nécessite encore un chiffrage et un arbitrage, évoque Anythony Mascle. La rémunération doit être fixée ainsi que la répartition de la prise en charge financière par les ARS, par le CHU, par le pharmacien maître de stage… »
Mais la réforme du 3e cycle officine ne modifie pas uniquement le stage de 6e année. Elle a pour objectif de renforcer les compétences et la professionnalisation de la formation. « Ce qui est envisagé, c’est que les étudiants construisent et formalisent un projet d’orientation professionnelle au cours de leurs premières années d’études », dévoile Bernard Muller, en précisant que les étudiants et doyens sont opposés à un choix de parcours de spécialisation basé sur un concours ou un examen classant pour tous. Le président de la conférence des doyens ajoute que « les contenus pédagogiques de l’enseignement et les critères d’agrément des stages devront également évoluer et être mieux harmonisés ».
Un nouveau stage de 2e année
Enfin, la réflexion ne se limite pas au 3e cycle. Des évolutions des enseignements et des stages de 1er et de 2e cycles sont aussi évoquées. Notamment, « le stage officinal d’initiation doit évoluer, tous les acteurs en sont maintenant convaincus. Il paraît raisonnable d’en diminuer sa durée et de redéfinir ses objectifs », avance Bernard Muller.
Toutefois, cette réforme ne sera pas appliquée dans l’immédiat. « À ce stade, le calendrier n’est pas encore précisément défini », indique Bernard Muller. De plus, la réflexion sur le 3e cycle comprend aussi la réforme des DES longs déjà existants. « Le DES de biologie médicale sera réformé dès la rentrée 2017. Alors 2018 paraît vraiment prématurée pour la mise en place d’un DES de pharmacie officinale ». De plus, même si les textes sont publiés l’an prochain, il reste à savoir à quelle année ils s’appliqueront. « Par exemple, si on applique les textes aux étudiants de 2e année, il faudra attendre 5 ans pour avoir des étudiants de 6e année ayant le statut d’interne », souligne Anthony Mascle.
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