Les 10es Rencontres de l’USPO, qui se sont déroulées ce matin au ministère de la Santé, ont été l’occasion pour les différents acteurs de la profession de s’exprimer sur leurs visions de la pharmacie d’officine pour les trois prochaines années.
La pharmacie est sur de bons rails. Réunis à l’occasion des 10es Rencontres de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), représentants de l’industrie, des groupements, des étudiants et des patients se sont accordés pour saluer la dynamique insufflée à la profession par l’avenant n° 11 à la convention pharmaceutique.
« On entre dans la modernité grâce à cette convention qui fixe l’avenir d’un pharmacien professionnel de santé dans une ère numérique où le partage des données via le dossier partagé et le parcours de soins n’est plus contesté, même par les médecins », se félicite Christian Grenier, président de la chambre syndicale des groupements et enseignes, Federgy. Cette légitimité du pharmacien dans le parcours de soins est reconnue par les patients, comme en témoigne Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques (FFD). Affirmant que le pharmacien devra être une porte d’entrée dans le système de santé à l’instar du médecin généraliste, il invite la profession « à s’inscrire dans le suivi des patients, y compris à distance, grâce au soutien des nouvelles technologies, notamment du numérique ».
Même analyse du côté des industriels du médicament. Patrick Errard, président du LEEM, propose ainsi que le pharmacien se voit ouvrir le champ du primary care. Il n’en soulève pas moins la question du mode de rémunération et la valorisation de l’acte des officinaux. Appelant à un dialogue « au-delà des silos corporatistes », il affirme que « ce pas ne pourra être franchi que de manière conventionnelle, en concertation avec les syndicats de médecins ». Pour Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), le nouveau rôle de « coach santé du patient » que pourra endosser le pharmacien via les nouvelles missions et le parcours de soins est le garant de la pérennité d’une profession qui évitera ainsi de se faire « ubérisée ».
À condition toutefois, souligne Alain Delgutte, président du Conseil central de la section A de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), de donner des gages d’exemplarité, notamment en matière de qualité grâce à une formation continue et une certification accrues. Autre préalable au succès de la pharmacie d’officine dans les trois prochaines années, la capacité que détiendra la profession à assurer sa relève. Or, remarque Robin Ignasiak, président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), « l’attractivité de la filière officine passe également par l’image qu’en donnent les titulaires auprès de leurs stagiaires de troisième et quatrième années ».
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