Le nouveau rapport de la Cour des Comptes sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale pointe le surdimensionnement du réseau officinal et accuse sans ambages la profession de renchérir le coût de la distribution du médicament. Tout comme il la soupçonne d’entretenir l’opacité sur ses revenus qui dépasseraient de 2 milliards la rémunération réglementée.
Pas moins d’un quart du rapport sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, publié aujourd’hui par la Cour des comptes, est consacré à la maîtrise des coûts du médicament. Et les pharmaciens sont bien seuls sur le banc des accusés. Ce n’est pas la première fois que la densité – trop forte au goût des sages — du réseau officinal est pointé du doigt. Dans son rapport de 2008, déjà, la Cour des comptes soulignait les surcapacités du réseau officinal et recommandait de favoriser davantage le regroupement des officines et de mieux réguler les marges réglementées qui les rémunèrent.
L’édition 2017 monte d’un cran en imputant aux pharmaciens, ni plus ni moins, les surcoûts dans la distribution du médicament. Car si des résultats significatifs ont été obtenus dans la maîtrise des dépenses de médicament, reconnaît le rapport, « les remises conventionnelles (...) ne permettent pas d’alléger les coûts de distribution, par ailleurs très élevés, des médicaments supportés par l’assurance-maladie obligatoire ».
La politique du générique n’est pas étrangère à ce phénomène, selon la Cour. Elle estime en effet que ce mécanisme est particulièrement coûteux pour l’assurance-maladie puisqu’il conduit « à verser aux pharmaciens un montant de marge très élevé par rapport au prix du produit ».
C'est sans compter, dénonce la Cour des comptes, les rétributions liées à des pratiques de marché qui s’y surajoutent. Elle constate en effet un « écart considérable » entre la rémunération réglementée des pharmacies d’officine sur les médicaments remboursables (5,4 Md€ en 2015) et leur rémunération réelle (7,4 Md€ estimés pour cette même année, soit un surcroît de 37 %) et qui reste méconnu des pouvoirs publics comme de l’assurance-maladie. La profession appréciera.
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