DANS un mois, l’assurance-maladie arrêtera les comptes de la substitution pour 2013. Certes, les avenants n° 2 et n° 7 à la convention pharmaceutique fixant les objectifs pour cette année viennent seulement d’être publiés au « Journal officiel » (« le Quotidien » du 18 novembre). Mais le compte à rebours a bel et bien commencé le 1er janvier dernier. Et ce sont les taux de substitution calculés sur les douze derniers mois qui seront retenus par l’assurance-maladie, et non ceux des six derniers mois comme cela avait été le cas l’an passé. Avec à la clé un avantage non négligeable, la possibilité de doubler sa prime générique, d’environ 3 300 euros en moyenne l’an passé à près de 6 000 euros cette année. En effet, le maintien d’un taux de substitution à 85 % pour 2013 permet d’estimer la prime à hauteur de 150 millions d’euros pour l’ensemble du réseau, contre 80 millions d’euros en 2012, souligne ainsi l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « La stabilité des marques de génériques dispensés aux patients de plus de 75 ans sera, elle, appréciée sur 8 mois de l’année, du 1er mai au 31 décembre 2013 », précise le syndicat qui, avec l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), a signé en mai ces nouveaux avenants, contrairement à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui a refusé de parapher les textes. La raison ? La FSPF expliquait alors que les objectifs fixés et les nouveaux taux de substitution prévus allaient demander des efforts supplémentaires aux pharmaciens quand, dans le même temps, les négociations sur l’honoraire restaient au point mort. « Le retard pris dans la mise en œuvre d’une rémunération mixte d’une profession en proie à des difficultés économiques consécutives aux baisses de prix des médicaments a conduit le conseil d’administration de la FSPF à décider, à l’unanimité, de surseoir à la signature des seuls avenants génériques proposés », indiquait en mai dernier le syndicat.
Des freins.
Pour le président de l’USPO, Gilles Bonnefond, ce défaut d’unité syndicale « a contribué à brouiller le message et à ralentir la dynamique de la substitution chez certains pharmaciens ». Ce qui, selon lui, expliquerait en partie la stagnation des taux observée aujourd’hui. Mais pas seulement. « Nous atteignons des taux de substitution très élevés, et le simple fait de maintenir ces niveaux demande des efforts importants », estime Gilles Bonnefond, qui note que les officinaux ont su se mobiliser pour développer la substitution des quatre nouvelles molécules incluses dans les objectifs 2013. En six mois, relève-t-il, elles ont en effet vu leur taux de pénétration dépasser les 75 %, voire les 80 %. Le président du GEMME, Pascal Brière, note pour sa part que les effets dopants de la mesure « tiers payant contre générique » se sont aujourd’hui tassés. Pour redonner de l’élan au marché, il estime nécessaire de « contraindre le corps médical à adopter une prescription efficiente ».
« La part de la prescription dans le répertoire reste insuffisante », pointe également Dominique Giorgi, président du Comité économique des produits de santé (CEPS), à l’occasion des dernières Rencontres de l’USPO. « Les génériques en France représentent 16 % du marché du médicament en valeur et 1/4 des boîtes dispensés, souligne-t-il. En Allemagne, la part de ces médicaments s’élève à 36 % en valeur et 2/3 des boîtes délivrées sont des génériques ».
Dans ce contexte, les objectifs 2013 sont-ils atteignables ? Gilles Bonnefond est optimiste. « Globalement, l’objectif de 85 % devrait être respecté d’ici à la fin de l’année, estime le président de l’USPO. Actuellement, le taux est de 81,5 %. Mais si on enlève les molécules qui posent problème et qui sont exclues de l’objectif national - c’est-à-dire la L-thyroxine, les antiépileptiques, la buprénorphine et le mycophénolate mofetil -, le taux va augmenter mécaniquement et l’on devrait atteindre la barre des 85 %. » Et du coup décrocher la prime qui, a priori, sera versée au cours du premier trimestre 2014. Un cadeau de Noël dont les pharmaciens ne pourraient donc profiter qu’à Pâques.
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine