Le rôle du pharmacien en tant qu’acteur de prévention n’est pas qu’un vœu pieux. La preuve : le succès de l’engagement des confrères dans les toutes dernières missions mises en place ces derniers mois, en particulier sa contribution au dépistage du cancer colorectal qui « impressionne favorablement » l’assurance-maladie.
Les signataires de la nouvelle convention pharmaceutique ne s’y sont pas trompés. En plaçant la prévention au cœur des missions de santé publique du pharmacien, ils ont misé sur le bon atout. Et Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie, est le premier à s’en réjouir. La remise du kit de dépistage du cancer colorectal à l’officine, possible depuis le 7 mai 2022, a pourtant connu quelques « frottements » à ses débuts. En cause : une formation obligatoire à réaliser avant de pouvoir se lancer alors que les organismes formateurs n’étaient pas prêts. Il n’empêche que le bilan pour l’année 2022 est positif. « Les pharmaciens ont commandé plus de 500 000 kits, ils en ont remis 90 000 aux patients, avec un taux de transformation de 54 %, et même de 63 % sur un mois de recul. Dans plus d’un cas sur deux, la personne qui a reçu le kit en pharmacie fait le test, ce qui veut dire qu’il y a eu une qualité d’échange », souligne Thomas Fatôme, qui se dit « favorablement impressionné ». Ce bon départ doit se poursuivre pour atteindre l’objectif de dépistage de 45 % de la population cible (50-74 ans) fixé par l’Europe. Or, selon les derniers chiffres publiés par Santé public France, le taux de dépistage dans le pays atteignait 34,5 % en 2020-2021, soit le meilleur taux de ces dix dernières années.
Compétences vaccinales
De la même façon, l’assurance-maladie salue l’engagement des pharmaciens dans la réalisation de l’entretien femme enceinte mis en place le 7 novembre 2022. « Ce sont déjà plus de 1 000 officines qui se sont lancées », soit un engagement plus marqué que pour les autres entretiens d’accompagnement que les pharmaciens peuvent pratiquer, certainement grâce à un format « plus court et plus simple à réaliser ». Également possible depuis le 7 novembre, l’administration des rappels de vaccins chez l’adulte obtient une belle adhésion de la profession. « Alors même que le cadre juridique n’est pas complètement bouclé, on a déjà près de 12 500 officines qui ont fait des rappels vaccinaux. Donc plus d’une officine sur deux s’est approprié ce dispositif », remarque Thomas Fatôme. Les compétences des pharmaciens doivent s’élargir à la possibilité de prescrire les vaccins, les derniers textes législatifs sont attendus avant la fin du premier trimestre.
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