PLUTÔT satisfait des négociations portant sur les nouvelles missions, Gilles Bonnefond est, en revanche, en colère en ce qui concerne le volet rémunération. « Le calendrier n’est pas tenable », lance le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). D’autant que, selon lui, la caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) envisage d’assortir la mise en place d’honoraires de dispensation d’une diminution de la marge. Plus précisément, le taux de la première tranche - aujourd’hui de 26,1 % pour la partie du prix des médicaments compris entre 0 et 22,90 euros -, pourrait être abaissé à 25,4 %, voire à 23,3 %, selon différentes simulations réalisées par la CNAM. Soit une perte de marge entre 110 et 420 millions d’euros. « Toutes les pharmacies seraient touchées par cette baisse de marge », déplore Gilles Bonnefond, alors que la redistribution des gains liés aux honoraires reste aléatoire. Si le projet était maintenu, cela reviendrait à « organiser une descente aux enfers des officines dans le cadre conventionnel », craint-il.
Pour le président de l’USPO, d’autres hypothèses doivent être étudiées. À commencer par une révision du mode de calcul des marges des grands conditionnements. Selon lui, il faut également renforcer le développement des génériques, dont les économies générées permettront de financer la mise en place des nouvelles rémunérations. Gilles Bonnefond réitère sa proposition d’un honoraire complémentaire dont le montant varierait en fonction de celui de l’ordonnance, afin d’assurer un revenu minimum pour une dispensation (« le Quotidien » du 13 février). Mais, « seul, il n’est pas suffisant ». D’où l’importance, à ses yeux, de l’associer à des rémunérations liées à la performance et aux nouvelles missions, afin « de revaloriser tous les pharmaciens ». À terme, c’est-à-dire dans cinq ans, le président de l’USPO table sur une rémunération comportant 25 % d’honoraires (dispensation et nouvelles missions), 25 % d’honoraires à la boîte (le forfait de 0,53 euro) et 50 % de marge commerciale. « Ceux qui veulent aller plus vite prennent des risques pour le réseau », met-il en garde.
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