Mardi à 19 heures, rendez-vous était donné pour une dernière réunion sur les ROSP pour 2016 entre les syndicats pharmaceutiques et l’assurance-maladie. L’objectif ? Signer les avenants concernant la rémunération spécifique aux entretiens pharmaceutiques, la transmission du numéro RPPS des médecins hospitaliers et la substitution générique. Mais au dernier moment, l’assurance-maladie a décidé d’annuler la réunion.
Un contretemps qui rend « furieux » Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Car, selon lui, le directeur général de l’assurance-maladie, Nicolas Revel, a pris cette décision après que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a annoncé qu’elle ne signerait pas, souhaitant la tenue d’une nouvelle séance de négociations. Principal point d’achoppement, le nouvel objectif de substitution fixé à 87 %, qualifié « d’inatteignable ». Selon la FSPF, la signature de ce projet d’avenant se traduirait par une nouvelle perte sèche de près de 1 000 euros par officine. « Un montant d’autant plus inacceptable que la profession est confrontée à l’aggravation des difficultés économiques, compte tenu de l’impact des baisses de prix prévues en 2016 », souligne le syndicat. Dans ce contexte, son président, Philippe Gaertner, a demandé au cabinet de la ministre de la Santé que l’assurance-maladie soumette, dans les meilleurs délais, une proposition d’avenant acceptable et a réaffirmé que toutes baisses de prix sur les médicaments devaient être compensées par une revalorisation de la rémunération des pharmaciens.
L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) s’est pour sa part montrée très claire et a annoncé qu’elle « ne signera pas les avenants en l’état ». La raison ? « Les 140 millions d’euros destinés aux pharmaciens au titre de la nouvelle ROSP se réduisent comme une peau de chagrin ». Seulement 120 millions sont attribués à la ROSP générique, mais assortis d’objectifs et de critères tellement difficiles à atteindre qu’il semble hypothétique que les pharmaciens perçoivent effectivement les sommes annoncées, estime le syndicat. De plus, l’UNPF considère que la ROSP pour la transmission des RPPS est, d’une part, chronophage, et, d’autre part, ne permettra pas d’améliorer la rémunération des officinaux.
Des ajustements possibles.
Du côté de l’USPO, Gilles Bonnefond était, en revanche, prêt à parapher les avenants se rapportant aux entretiens pharmaceutiques et à la transmission du numéro RPPS. Constatant que les propositions de l’assurance-maladie s’approchent des 140 millions d’euros mais que « le compte n’y est pas », il a formulé de nouvelles pistes pour atteindre l’objectif de 143 millions d’euros, qu’il a adressé le week-end dernier à la fois à l’assurance-maladie, à la FSPF et à l’UNPF. D’autant que, selon ses calculs, le montant de la ROSP pour l’année 2015 devrait être en baisse (environ 125 millions) à cause des baisses de prix, « soit une moyenne de 5 400 à 5 500 euros par officine au lieu des 6 000 euros perçus en moyenne en 2014 ». Il n’était donc pas question de signer l’avenant en l’état, mais l’annulation pure et simple de la réunion n’a pas permis à l’USPO de connaître l’accueil de ses nouvelles propositions par les autres parties prenantes aux discussions et, surtout, retarde la mise en application de la ROSP pour 2016. « On perd du temps, déplore Gilles Bonnefond. J’espère que les négociations vont vite reprendre car nous ne pouvons pas vivre sans les ROSP. »
« En toute hypothèse, l’autorisation de signer les avenants ROSP "accompagnement" et ROSP "transmission du RPPS hospitalier" n’efface pas le véritable enjeu de cette négociation qui demeure la ROSP générique », estime pour sa part la FSPF, qui appelle elle aussi à la tenue d’une nouvelle séance de négociations afin de trouver un point d’accord au plus vite. Une demande à laquelle Nicolas Revel ne serait pas opposé, concédant même que des ajustements sont possibles, s’ils restent du domaine du raisonnable.
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