LA PROFESSION vit actuellement de grands bouleversements. Réforme de la rémunération, marasme économique, plan Médicament drastique, nouvelles missions, vente sur Internet, évolution du réseau… Les changements sont nombreux. De quoi déstabiliser plus d’un pharmacien qui portent désormais un regard sombre sur l’avenir, à en croire la dernière enquête réalisée par la société Call Medi Call* pour « le Quotidien ».
En effet, si près de 6 officinaux sur 10 se déclarent globalement satisfaits de leur exercice professionnel, plus de 7 sur 10 ne conseilleraient pas leurs proches d’embrasser la carrière officinale ; plus de la moitié ne seraient même pas prêts à investir dans leur propre officine. Ce qui rend les confrères particulièrement pessimistes ? L’expérimentation de la dispensation à l’unité (86 % des titulaires), l’autorisation de la vente en ligne de médicaments (83 %), la capacité de placer l’ensemble des produits OTC en libre accès (67 %), la mise en place de la rémunération à l’honoraire (62 %), l’automatisation du point de vente (48 %) ou encore la possibilité de créer des holdings (43 %). À l’inverse, l’obligation de formation continue (84 % des réponses), la possibilité de réaliser des tests de dépistage à l’officine (72 %), les missions d’accompagnement des patients chroniques (62 %), les primes pour la substitution générique (58 %) et l’allégement des charges annoncées par le gouvernement (40 %), sont plutôt de nature à rendre les confrères optimistes. Autre éclaircie sur le monde de la pharmacie : les relations avec la clientèle qui, pour plus d’un officinal sur deux (56 %), ont tendance à s’améliorer, contre 35,5 % des titulaires pour qui elles se dégradent.
En revanche, la reconduction début avril de Marisol Touraine dans ses fonctions de ministre de la Santé leur reste en travers de la gorge. En effet, plus de 65 % des pharmaciens interrogés se disent insatisfaits de cette décision. Plus généralement, 12 % se disent déçus, découragés et démotivés, 12 % encore, jugent la situation préoccupante, et pour plus de 9 % l’avenir est incertain. Les raisons de leur malaise sont diverses : 6,4 % parlent d’un exercice peu lucratif et 5,4 % se plaignent d’une gestion d’entreprise pénible. De même, ils sont 5,3 % à exprimer leur inquiétude face à un monopole fragilisé, 4,7 % à craindre les menaces de la grande distribution et 5,2 % à juger les réformes en cours irréalistes.
Finalement, seulement 4,4 % estiment que la pharmacie d’officine est un beau métier…
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