« SI VOUS aviez un doute, rassurez-vous, votre pharmacien se porte bien ! », lance le journaliste de France 2 dans le JT de 20 heures de David Pujadas, le 3 décembre. Le sujet porte sur les conclusions annuelles de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) qui relèvent que les titulaires d’officine affichent, en moyenne, les revenus les plus élevés parmi les commerçants avec, tenez-vous bien, une rémunération de 11 900 euros net par mois, devant les opticiens et les ambulanciers, explique le journaliste. Viennent ensuite les marchands de tabac (3 800 euros net par mois), les bijoutiers (2 950 euros) et les boulangers pâtissiers (2 750 euros). À l’autre bout, on trouve les fleuristes (1 650 euros) et les coiffeurs (1 475 euros). Les pharmaciens n’ont donc vraiment pas à se plaindre, à en croire cette présentation de l’enquête de la FCGA. Certes, mais les chiffres avancés dans le 20 heures de France 2 semblent quelque peu éloignés de la réalité. En effet, la dernière enquête statistique réalisée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) - et présentée à l’occasion de la Journée de l’économie organisée par « le Quotidien » en septembre (notre édition du 28 octobre) - montre un résultat annuel par pharmacien de 94 000 euros. Ce qui représente un revenu net mensuel d’environ 7 800 euros. Une somme qui va non seulement servir au titulaire à vivre, mais aussi à rembourser le capital emprunté, à investir dans sa pharmacie et à payer ses impôts. En fait, « les résultats des centres de gestion sont en brut, par pharmacie et non par pharmacien, et surestimés car ils ne prennent en compte que les pharmacies soumises à l’impôt sur les revenus (IR) », précise Philippe Besset, vice-président de la FSPF. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), indique également que l’enquête n’est pas faite sur les sociétés, mais sur les pharmacies en nom propre, ce qui ne prend en considération que la moitié des pharmaciens. Des pharmaciens qui, en outre, « sont généralement installés depuis longtemps et qui ont déjà remboursé leurs emprunts », souligne-t-il. Quoi qu’il en soit, le président de l’USPO se dit « inquiet » de la mauvaise publicité faite à la profession à travers ces reportages qui donnent de nouvelles billes aux pourfendeurs du monopole des pharmaciens. Le projet d’autoriser la vente des tests de grossesse dans les supermarchés n’est, peut-être, qu’une première brèche.
Vu sur France 2
Des chiffres à ne pas suivre à la lettre
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Publié le 09/12/2013
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C. M.
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3053
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