Les recommandations sanitaires destinées aux voyageurs pour 2024 viennent d’être publiées. Parmi les nouveautés, une grande partie concerne les vaccins. Petite revue (non exhaustive) des mises à jour à connaître.
Les recommandations sanitaires destinées aux voyageurs ont été publiées par le Haut Conseil de la santé publique. Tout d’abord, elles donnent une place de première importance à la vaccination, et intègrent le fait que désormais les pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, peuvent « prescrire et administrer l’ensemble des vaccins mentionnés dans le calendrier vaccinal en vigueur à toutes les personnes de onze ans et plus, pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées, à l’exception des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées ». Les vaccins spécifiques du voyageur qui ne sont pas mentionnés au calendrier vaccinal, ne peuvent donc pas être effectués par ces professionnels de santé.
Toutefois, certaines vaccinations inscrites au calendrier vaccinal concernent le voyageur. C’est le cas de la vaccination contre la rougeole, alors que l’on observe des reprises épidémiques de grande ampleur au niveau mondial, européen et français. « Les sujets devant voyager doivent être à jour de leur vaccination contre la rougeole » et « les professionnels de santé devront porter une attention particulière afin de le vérifier », et si besoin effectuer les vaccinations manquantes.
Côté Covid-19, les recos indiquent quels sont les vaccins disponibles (les trois vaccins Comirnaty 3, 10 et 30 XBB 1,5 Omicron et le vaccin Nuvaxovid XBB 1,5 Omicron), tout en précisant que « des nouveaux vaccins adaptés aux variants circulants seront disponibles lors de la prochaine campagne automnale ».
Les recos abordent également la vaccination contre le choléra, en raison de poursuite de la recrudescence des flambées épidémiques à l’échelle mondiale et notamment à Mayotte, une situation « à prendre en compte pour les voyageurs se rendant dans cette région ».
Autre fait d’actualité, la vaccination contre la dengue. Les recos indiquent que, « à ce jour en France, il n’y a pas de recommandation de vacciner les voyageurs contre la dengue ». Mais les choses devraient évoluer prochainement. En effet, « le vaccin Qdenga, qui a obtenu une AMM le 5 décembre 2022 est en cours d’évaluation par la Haute Autorité en santé et fera l’objet d’un avis pour les voyageurs secondairement ». Pour la fièvre typhoïde, les recos font part de l’ajout du vaccin oral vivant atténué Vivotif, et de l’arrêt de commercialisation en 2024 du vaccin combiné Typhoïde/Hépatite A (Tyavax).
Pour la grippe saisonnière, le vaccin vivant atténué intranasal FluenzTetra est non disponible en 2024, et la commercialisation en France du vaccin Efluelda a été arrêtée.
Pour la rage, le schéma vaccinal en pré-exposition est à 2 doses, uniquement avec le vaccin Rabipur.
Parmi les autres nouveautés, un chapitre concerne désormais le Mpox. Les recos indiquent « qu’en cas de voyage à destination de zones où circule le virus, une vaccination en pré-exposition peut être proposée aux personnes à très haut risque d’exposition, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires multiples ».
Le document actualise également, pour les infections invasives à méningocoques, les recommandations vaccinales suivant les sérotypes, avec prise en compte de risque d’exposition aux méningocoques de sérogroupes ACWY et B.
Après les vaccins, les recommandations du voyageur détaillent, dans deux chapitres, le paludisme et les risques liés aux arthropodes. Sur le plan épidémiologique, depuis 2015 le nombre de cas de paludisme et les décès qui y sont liés dans le monde ne reculent plus et ont même réaugmenté depuis 2020. La région Afrique est encore la plus durement touchée par la maladie (94 % des cas et 96 % des décès au niveau mondial). En France, le nombre de cas importés en 2023 a augmenté et est estimé à 6 200 cas. Les pays à l’origine des contaminations sont toujours très majoritairement situés en Afrique subsaharienne (85 % des cas) et Plasmodium falciparum est impliqué dans près de 88 % des cas.
Enfin, les recos des voyageurs revisitent la composition de la trousse à pharmacie, en insistant sur le fait que la prescription anticipée d’antibiotiques doit être évitée sauf dans d’exceptionnels cas d’éloignement des structures de santé. Et que les infections urinaires étant fréquentes chez les femmes, cela peut justifier une prescription anticipée de traitement minute.
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