Avec plusieurs expérimentations à leur actif et forts de liens avec les différents interlocuteurs (ARS, assurance-maladie et Conseil régional), les URPS (Unions régionales des professionnels de santé) des Hauts-de-France estiment avoir toute légitimité pour proposer aux quelque cinquante CPTS de la région de les accompagner.
Car la création d'une Communauté professionnelle territoriale de Santé (CPTS) est souvent jalonnée d'embûches, que ce soit dans son organisation initiale, le dépôt des statuts, la définition du projet de santé ou encore dans l'accord-cadre interprofessionnel. Pour rompre l'isolement dans lequel se trouvent souvent les professionnels de santé désireux de se lancer dans l'aventure d'une CPTS, mais aussi pour éviter que les erreurs ne se reproduisent, l'union des URPS a invité le 5 mai les porteurs de projets à échanger pour la seconde fois en quatre ans. « Médecins, pharmaciens, infirmiers, mais aussi orthophonistes… plus de 300 professionnels de santé, engagés dans une CPTS à divers degrés de maturité ont ainsi pu tirer parti de leur expérience respective. Cette journée a révélé une intelligence collective au service de la santé dans le territoire », se félicite Grégory Tempremant, président de l'URPS pharmaciens des Hauts-de-France. Il souhaite prolonger cette dynamique régionale, voire l'accélérer en accentuant le rôle d'animation des URPS. Car, souligne-t-il, celles-ci ont mis sur pied plusieurs expérimentations dont elles peuvent faire bénéficier les CPTS.
Ingénéries de projets
L'URPS pharmaciens des Hauts-de-France s'est ainsi investie dans plusieurs expérimentations (repérage dépistage ciblé du risque cardiovasculaire, évaluation du risque d’iatrogénie médicamenteuse…) et détient désormais des compétences indéniables en ingénierie de projets. « Nous pouvons proposer des expérimentations article 51 clés en main », résume-t-il. Cette journée a également été l'occasion d'identifier les principaux écueils rencontrés par les CPTS, l'accès a médecin traitant, les soins non programmés et les besoins en outils numériques. « Chaque CPTS tâtonne pour trouver tant l'outil de gestion administratif que l'outil de coordination. Les besoins en logiciels adéquats et en solutions adaptées sont importants », constate Grégory Tempremant.
Une avancée notoire a cependant été notée, l'engouement des médecins jusqu'alors réticents pour s'engager dans une CPTS. Grégory Tempremant y voit les effets d'une mesure coercitive : « désormais, ils ne pourront plus percevoir la ROSP structure s'ils ne s'engagent pas dans un exercice coordonné ». En effet, l'avenant 7 de la convention médicale donne aux médecins libéraux jusqu’au 31 décembre 2022 pour s’inscrire dans une telle démarche. À défaut, ils pourraient perdre plus de 3 000 euros par an.
Exergue : Une avancée notoire a été notée, l'engouement des médecins jusqu'alors réticents pour s'engager dans une CPTS
* Communauté professionnelle territoriale de santé.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires