Promise pour début février, décalée au 24 avril pour cause de mouvement social et finalement organisée le 3 mai, cette première réunion en plénière du CNR en santé a plébiscité la méthode collaborative mise en place. « L’idée est de permettre aux citoyens et aux professionnels du système de santé de se parler et de construire ensemble des solutions qui changent la vie quotidienne des Français, en ayant l’appui de l’État et des élus comme facilitateurs », rappelle le ministère de la Santé. Après sept mois de travail et plus de 250 réunions dans les territoires ayant impliqué environ 100 000 participants, une centaine de projets ont vu le jour.
C’est sur cette méthodologie de travail collaborative que le gouvernement veut capitaliser, et sur ses succès. C’est pourquoi cette plénière a mis en avant trois projets aboutis, dont celui du collectif Présence Médicale 64, qui offre un accompagnement personnalisé à chaque médecin libéral ou hospitalier qui souhaite s’installer dans un territoire des Pyrénées-Atlantiques identifié comme fragile par l’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. En une année, le nombre de généralistes est passé de un à quatre et des dizaines de contacts sont en cours pour les années à venir.
Boîte à outils
L’ARS cherche à transposer ce dispositif dans d’autres territoires fragiles, à l’élargir aux médecins spécialistes dans un premier temps, et possiblement, plus tard, à d’autres professions de santé. Un succès qui n’a pas échappé à Lilian Vachon, directeur de la caisse primaire d’assurance-maladie de Côte-d’Or, intéressé pour qu’un tel dispositif puisse être transposé dans son département. C’est le but recherché : partage des expériences et échanges entre tous les usagers du système de santé doivent aboutir à une boîte à outils où chacun pourra piocher.
Au-delà de ces exemples concrets, le ministre de la Santé a insisté sur les nombreuses évolutions déjà engagées, citant l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens, infirmiers et sages-femmes et la possibilité pour les officinaux de renouveler une ordonnance chronique pour une durée de trois mois. Au cœur de sa politique : « l’équipe, le travailler ensemble, la coopération », ce qui passe par une meilleure répartition de la permanence de soins entre tous les acteurs et par des modes d’exercice pluriprofessionnels coordonnés. Dans ce cadre, François Braun a annoncé sa volonté de doubler le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) « pour atteindre au moins les 4 000 d’ici à 2026 », tandis qu’Agnès Firmin-Le Bodo a rappelé l’objectif d’un maillage territorial des communautés professionnelles territoriales en santé (CPTS) passant d’une couverture de 68 % à 100 % avant la fin de l’année. Les ministres saluent en ce sens la proposition de loi du député Frédéric Valletoux qui prévoit notamment « le rattachement de tous les professionnels de santé aux CPTS ».
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