Plus des trois quarts des pharmaciens se déclarent sensibilisés aux enjeux écologiques, révèle une enquête réalisée par Pharma Système Qualité (PHSQ). Comme le souligne Lætitia Hible, présidente de l’association, les pharmaciens ont tout particulièrement conscience de l’impact sur l’environnement des médicaments, notamment des traitements chroniques. « Face aux questions environnementales, le pharmacien est à la croisée des chemins. À la fois, il est confronté aux conséquences sanitaires de la pollution et du réchauffement climatique et, en tant que chef d’entreprise, il doit adopter les bons réflexes, notamment en matière de référencement de ses produits », expose Julien Marteau, chef de projet chez PHSQ. Certes, le titulaire assume déjà ses responsabilités dans l’accompagnement de la dispensation des produits et le suivi de l’observance. En fin de chaîne des MNU et des Dasri, il en assure la collecte. Mais en tant que chef d’entreprise indépendant, il peut aller plus loin. Agir sur l’empreinte carbone de son officine, par exemple, quand on sait qu’une pharmacie d’un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros génère chaque jour autant de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre qu’un aller-retour Paris-New York…
Des soutiens financiers
Parce qu’un référencement vert et un espace naturel ne suffisent plus aujourd’hui pour se définir écoresponsable, PHSQ a édité un guide à l’intention de ses 2 650 pharmaciens adhérents afin de les accompagner dans une démarche écoresponsable globale. Sous forme de fiches « actions », l'association propose des bonnes pratiques dans différentes thématiques telles que la consommation d’eau ou d’énergie, mais aussi la gestion des déchets. « Une pharmacie doit se débarrasser de 3 000 cartons par an. Sans compter les présentoirs en carton envoyés par les laboratoires dont 39 % ne sont pas souhaités par les pharmaciens », déplore Lætitia Hible.
Autre exemple de la complexité de la gestion des déchets, la multiplication des capteurs de glucose en continu qui pose la question épineuse de leur recyclage. « Ni piquants, ni coupants, ils n’entrent pas dans les circuits en place, pourtant ces capteurs utilisés par 250 000 personnes et changés deux fois par mois, sont des dispositifs contenant des métaux rares », insiste Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération française des diabétiques. L’analyse de PHSQ démontre qu’autour de l’officine gravite un écosystème devant être lui aussi impliqué face à ces enjeux environnementaux.
En retour, pour le diagnostic et le financement de son engagement écoresponsable, le titulaire peut compter sur l’appui des organisations publiques et privées. Ainsi, Mathieu Wellhoff, conseiller expert auprès de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), indique que deux milliards supplémentaires ont été alloués dans le cadre du Plan de relance pour soutenir les TPE-PME en 2021 et 2022 dans leur transition écologique. « Ce dispositif s’adresse aussi aux pharmacies ! », rappelle-t-il.
D'après une visioconférence Pharma Système Qualité
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