Le pharmacien, un acteur majeur de la prévention primaire
Des milliers de tests de grossesses, d’ovulation, de boîtes d’acide folique sont délivrés dans les officines chaque année. Autant d’opportunités pour informer, rappeler le principe de précaution et prévenir ainsi l’exposition prénatale à l’alcool.
Près d’un tiers des femmes enceintes consomment encore occasionnellement des boissons alcoolisées et 2 % des femmes ont consommé au moins une fois plus de 6 verres en une occasion pendant leur grossesse (selon les données de Santé publique France). Le pharmacien est l’un des acteurs majeurs de prévention en terme de consommation d’alcool pendant la grossesse. Rappeler aux femmes et à leur entourage que l’alcool est un produit toxique pour le fœtus, permet de prévenir l’exposition prénatale à l’alcool ; il s’agit également d’accompagner et/ou d’orienter les femmes en difficulté avec l’alcool. L’objectif « Zéro alcool pendant la grossesse » est un principe de précaution important car on ne connaît pas de seuil en-dessous duquel la consommation d’alcool pendant la grossesse serait sans risque pour le fœtus. Ce principe de précaution est d’ailleurs symbolisé sur toutes les bouteilles d’alcool par un pictogramme spécifique.
Des arguments pour expliquer au public ce principe de précaution
Lorsqu’une femme enceinte consomme de l’alcool, il passe dans le placenta, puis dans le sang fœtal, et le taux d’alcool est aussi élevé dans le sang fœtal que dans le sang maternel. En outre, la quantité minimale d’alcool toxique pour l’enfant à naître est inconnue, d’où la recommandation de ne pas en consommer du tout pendant la grossesse. À la question de savoir si certains alcools sont moins dangereux que d’autres, la réponse est claire : il n’y a pas d’alcool moins dangereux qu’un autre car un verre standard (dose servie dans un bar) de bière, de vin, de whisky, de pastis... contient la même quantité d’alcool pur (environ 10 g). Enfin, une consommation d’alcool pendant la grossesse peut avoir des conséquences nocives pour le bébé avec :
• risque de fausse couche ou d’accouchement prématuré
• troubles du développement (cerveau, cœur, bras, jambes)
• retard mental ou physique et troubles du comportement
• syndrome d’alcoolisation fœtale, conséquence la plus grave avec retard de croissance, anomalies faciales, malformations, atteintes cérébrales.
Comment aider les femmes à résister à la tentation ?
Informer également le conjoint et l’entourage quand c’est possible afin qu’ils ne proposent pas d’alcool à une femme enceinte et prévoient des boissons sans alcool attractives (jus de fruits pressés, cocktails sans alcool, eaux aromatisées...). Ne pas hésiter à dire à la famille et l’entourage que c’est « zéro alcool pendant neuf mois ». Aux femmes qui désirent rester discrètes à propos de leur grossesse, on peut conseiller de trouver des raisons pour refuser le verre d’alcool proposé (prise de médicaments, mal à la tête, régime…). L’entourage doit respecter leur décision et ne pas insister.
Dr Martine ANDRÉ
LA RÉDACTION N’A PAS PARTICIPÉ À L’ÉLABORATION DE CET ESPACE, RÉALISÉ PAR L’AGENCE SCIENTIFIQUE DU QUOTIDIEN DU PHARMACIEN
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