Le Premier ministre compte sur les pharmaciens pour accélérer la campagne de vaccination dans les semaines à venir, comme il l’a confié au « Parisien ». Une question se pose néanmoins : les officinaux auront-ils suffisamment de doses à leur disposition ?
Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 traverse une phase très difficile, Jean Castex veut se montrer optimiste pour les jours qui arrivent. « Je pense qu’on n’aura pas de problèmes de doses (notamment grâce) à l’accroissement des livraisons au mois d’avril », a ainsi expliqué le Premier ministre au quotidien francilien. Alors que l’armée, les étudiants en santé, les pompiers ou encore les vétérinaires devraient mettre la main à la pâte dans les 35 méga-centres qui vont bientôt ouvrir leurs portes, Jean Castex mise également beaucoup sur les officinaux. « Au-delà des médecins, les soldats de la vaccination en France, ce seront les pharmaciens », a-t-il déclaré. Des « soldats » qui n’espèrent qu’une chose, partir au combat sans manquer de munitions.
Or, si l’on regarde le tableau des livraisons pour les mois à venir, communiqué le 23 mars par la Direction générale de la Santé (DGS), c’est surtout le vaccin Pfizer/BioNTech qui sera disponible en quantité dans les prochaines semaines. 7,7 millions de doses de ce vaccin ARNm sont attendues en avril et viendront s’ajouter aux 9,9 millions déjà reçues jusqu’à présent. Même si certains représentants de la profession, en premier lieu l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), appellent les autorités sanitaires à laisser les pharmaciens utiliser ce vaccin, cette idée « n’est pas dans les plans aujourd’hui », selon la DGS.
C’est donc toujours sur le vaccin AstraZeneca que les officinaux vont devoir compter dans les prochaines semaines. À l’heure actuelle, 4,5 millions de doses du vaccin anglo-suédois ont été reçues en France, quatre fois moins que ce que le laboratoire s’était initialement engagé à livrer. En avril, 2,9 millions de doses AstraZeneca doivent être livrées dont environ la moitié la semaine prochaine. Alors que les pharmaciens n’ont pu passer commande cette semaine en raison d’un nombre de doses insuffisant, la DGS n’était hier pas encore en mesure d’affirmer que les commandes seraient de nouveau possibles pour les officinaux dès le lundi 29 mars. Des confirmations du laboratoire AstraZeneca quant au volume précis des livraisons sont encore attendues.
Pour beaucoup, l’espoir est désormais représenté par le vaccin unidose de Johnson & Johnson, qui sera disponible en pharmacie. Son utilisation sera tout de même très limitée dans un premier temps. Seulement 450 000 doses doivent arriver en France le mois prochain et un peu moins de deux millions en mai, avant une montée en puissance en juin (près de 6 millions de doses attendues ce mois-ci, soit 8,1 millions pour l’ensemble du deuxième trimestre).
Quant à Moderna, dont l’arrivée en officine n’est pas totalement exclue par la DGS, les livraisons resteront assez faibles dans les trois mois qui arrivent. (900 000 doses en avril, 1,7 million en mai, 2,6 millions en juin). Enfin les premières livraisons du vaccin CureVac ne sont pas espérées avant le mois de juin, si ce dernier est bel et bien validé par les autorités sanitaires.
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