Connu pour ses propos alarmistes sur la vaccination, le Pr Henri Joyeux devra être rejugé devant l'Ordre des médecins et risque, une nouvelle fois, la radiation. Le Conseil d'État a décidé d'annuler, le 24 juillet, un précédent jugement favorable au professeur montpelliérain.
« NON à la vaccination massive des enfants contre les papillomavirus » et « Vaccin obligatoire : les Français piégés par la loi et par les laboratoires ! » : les deux intitulés des pétitions lancées, en septembre 2014 et en mai 2015, par le Pr Henri Joyeux ne laissent guère de doute sur l'opinion de ce chirurgien cancérologue, ardemment défendu par la communauté anti-vax. Contesté par une large partie de la communauté médicale suite à ces pétitions, le Pr Joyeux avait été radié par la chambre disciplinaire de Languedoc-Roussillon le 8 juillet 2016, en première instance. Une décision annulée deux ans plus tard en appel, le 26 juin 2018, par la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins, instance indépendante du Conseil de l'Ordre. La chambre avait alors considéré que le Pr Joyeux « ne s'opposait pas aux vaccinations et se bornait à en préconiser l'usage avec prudence et discernement ». Une observation pas franchement partagée par le Conseil de l'Ordre, qui s'est pourvu, dans la foulée, devant le Conseil d'État.
Le 24 juillet, les Sages ont donc cassé l'annulation de la radiation prononcée à l'encontre du Pr Joyeux, estimant que ce dernier n'avait pas respecté « les obligations de prudence » normalement attendues d'un médecin lorsqu'il s'adresse au grand public. La plus haute juridiction administrative française a par ailleurs souligné l'usage de « termes polémiques ». « L'affaire est renvoyée à la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins », qui devra donc à nouveau se prononcer sur le sort du chirurgien, qui pourrait bien ne pas échapper, cette fois-ci, à la radiation définitive.
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