Le gouvernement demande aux pharmaciens de vacciner les dimanches de décembre et janvier. La profession n’y est pas opposée mais signale qu’un frein de taille risque de bloquer cette accélération de la campagne : le plafonnement des inscriptions sur SI-VAC, limité à 1 111 injections par mois et par pharmacie.
Incitées par le ministre de la Santé à vacciner les dimanches de décembre et janvier, les pharmacies n’en restent pas moins limitées à 1 111 injections par mois. Une aberration que ne manquent pas de souligner syndicats et groupements, principalement ceux représentant des structures importantes, dotées de capacités en ressources humaines capables de relever le défi de la campagne de vaccination massive. « Le ministère a calibré de manière globale en ignorant le fait que certaines grosses pharmacies sont capables d’absorber jusqu’à 500 voire 600 vaccinations par jour. Elles en ont les moyens humains mais aussi techniques, puisqu’elles se sont dotées pendant la crise de nouveaux équipements de stockage », pointe David Abenhaïm, président de Pharmabest. À titre d’exemple, son officine de Marseille peut actuellement vacciner jusqu’à 300 personnes/jour et pourrait doubler ce volume.
C’est également la revendication de Christophe Le Gall, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). « Ce qui a changé la donne, c’est l’urgence de vacciner actuellement et le caractère quasi-permanent que prend désormais l’opération », remarque-t-il. Dans ce contexte, il réclame le déplafonnement afin de pouvoir instaurer un dispositif de qualité pérenne. Ceci d’autant plus, souligne-t-il, que l’officine représente une offre plus rentable pour la collectivité que les centres de vaccination qui rémunèrent les médecins 320 euros la demi-journée en semaine (420 euros la demi-journée le week-end) et les pharmaciens 212 euros, la vacation d’une demi-journée (272 euros le week-end).
Les syndicats, de leur côté, avaient alerté très tôt les pouvoirs publics sur la nécessité de revoir le quota mensuel au-delà duquel plus aucune injection n'est prise en charge par l’assurance-maladie. Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), affirme en être à son énième rappel. « Hier soir, j’ai à nouveau envoyé un mail au directeur de cabinet du ministre », assure-t-il. Pour Gilles Bonnefond, porte-parole de l'USPO, il faut mettre fin au plafonnement des inscriptions sur SI-VAC « sinon des pharmaciens qui vont se mobiliser le dimanche vont être pénalisés ». Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a également abordé cette question vendredi dernier dans son point hebdomadaire. « Nous allons regarder si des pharmacies dépassent ce plafond et si c'est le cas nous pourrons envisager de le relever », a-t-il déclaré, rappelant que « ce plafonnement avait été déterminé à la base pour prévenir les abus ».
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine