La Haute Autorité de santé (HAS) recommande de décaler la 2e dose des vaccins contre le Covid-19 de Pfizer-BioNTech et de Moderna à 6 semaines. Le but : protéger plus vite un plus grand nombre de personnes à risque avec une première dose vaccinale.
Après l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 5 janvier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) deux jours plus tard, et Santé publique France le 11 janvier, c’est au tour de la HAS de se prononcer sur l’écart entre deux doses des vaccins à ARNm actuellement sur le marché. Elle est favorable à la mise en application d’un délai de 6 semaines – au lieu de 3 à 4 semaines comme prévu dans les autorisations de mise sur le marché (AMM) – afin d’accélérer l’administration d’une première dose vaccinale à un plus grand nombre de personnes à risque de Covid grave. Une décision prise en raison du contexte : un nombre de contaminations toujours élevé, l’arrivée de nouveaux variants présentant un « risque important de diffusion très rapide », un élargissement de la population cible, mais un nombre de vaccins disponibles limité.
À la suite de l’avis de l’ANSM qui indiquait la possibilité d’administrer la 2e dose entre 21 et 42 jours après la première pour le vaccin Comirnaty, le ministre de la Santé Olivier Véran avait saisi la HAS « pour savoir si cette règle peut s’appliquer en routine ou dans certaines situations ». Pour y répondre, la HAS explique avoir utilisé les modélisations de l’Institut Pasteur. « Quelle que soit l'hypothèse retenue sur le rythme de vaccination, ces modélisations montrent que cet allongement permet de vacciner plus rapidement les populations les plus à risque. Ainsi, sur le premier mois de mise en œuvre de cette mesure, ce sont au moins 700 000 personnes supplémentaires qui seraient protégées par le vaccin. D'autres modélisations réalisées au niveau international, américaines et canadiennes notamment, corroborent ces résultats. »
Sur le plan individuel, ajoute-t-elle, « le risque de perte d’efficacité paraît limité ». En effet, bien que l’écart de doses évalué dans les essais cliniques soit compris entre 3 et 4 semaines, la HAS note que l’efficacité vaccinale débute à partir du 12e jour pour Comirnaty et du 14e jour pour le vaccin de Moderna. Tout comme l’ANSM, elle réaffirme « le caractère indispensable de la 2e dose » et recommande de mettre en place ce nouvel écart de 6 semaines entre deux doses le plus rapidement possible, « afin d'épargner des vies et la saturation du système de santé ».
La HAS recommande de mettre en place un suivi des ajustements du programme de vaccination à ce nouvel intervalle entre les deux doses sur le plan logistique et organisationnel et un plan de communication institutionnel pour promouvoir le maintien des mesures barrières et de distanciation physique « à leur niveau optimal jusqu’à nouvel ordre ».
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