Chaque année, environ 60 000 bébés naissent en France prématurément, c'est-à-dire avant 37 semaines d'aménorrhée (8 mois et demi de grossesse). Parmi eux, 85 % sont des prématurés moyens, 10 % des grands prématurés (6 à 7 mois de grossesse) et 5 % des très grands prématurés (en deçà de 6 mois de grossesse). Or, selon les résultats de la dernière enquête nationale périnatale, le taux de prématurité augmente depuis plusieurs années : il est passé de 4,5 % en 1995 à 6 % en 2016. Aujourd'hui, il représente près de 8 % des naissances, affirme l'association SOS préma.
Dans ce contexte, le ministère de la Santé propose d'implanter, sous forme expérimentale dans un premier temps, une « prise en charge des nouveau-nés prématurés à domicile assurée directement par les unités de néonatologie ». Un dispositif qui existe déjà en Suède.
Le temps d'hospitalisation du bébé serait ainsi réduit : les parents rentreraient plus tôt à la maison avec lui et seraient guidés pour les soins ou l'alimentation par du personnel médical formé aux besoins spécifiques de ces nouveau-nés.
Que des avantages
Les avantages d’un tel service sont nombreux. « Des études ont montré qu'il permet d'améliorer le développement du nourrisson et la relation parents-enfants. Cela facilite aussi, par la présence du bébé à la maison, le peau à peau ou l’allaitement », explique Charlotte Bouvard, présidente de SOS préma. De plus, dans les pays scandinaves qui l'ont mis en place, « cette délocalisation de la néonatalogie a réduit les coûts d'hospitalisation, a permis une autonomisation alimentaire plus rapide, une diminution du risque infectieux, une baisse du stress maternel et une hausse de la satisfaction des parents », énumère Pierre Kuhn, chef de service à Strasbourg et l'un des porteurs du projet en France.
L'expérimentation française, conduite sur trois ans, passera par un appel à projets pour sélectionner une dizaine d'équipes. Selon le ministère, elle « alimentera la réflexion en vue d'une éventuelle pérennisation du dispositif ».
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