À ce jour, les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans reçoivent un courrier de l’assurance-maladie les invitant à consulter leur médecin traitant et à participer au dépistage du cancer colorectal. Le kit de prélèvement est remis par le médecin traitant, le patient réalise lui-même le prélèvement et l’envoie par voie postale. Dans 96 % des cas, le test est négatif et le patient recevra un nouveau courrier de l’assurance-maladie deux ans plus tard pour se faire à nouveau dépister. En cas d’oubli, un second courrier lui est envoyé, cette fois-ci avec le kit de prélèvement pour réaliser le dépistage. Pour les 4 % de cas où le test est positif, le patient sera adressé par son médecin vers un gastro-entérologue pour réaliser une coloscopie.
2 600 décès évités chaque année
Si le dispositif est désormais bien rodé et le prélèvement beaucoup plus facile à effectuer depuis l’arrivée des tests immunologiques en 2015, les autorités déplorent que seulement 30 % de la population cible participe au dépistage. Ce qui permet déjà d’éviter 2 600 décès chaque année, mais qui pourrait sauver plus de 6 500 vies si ce taux atteignait 65 %. Pour l’améliorer, plusieurs stratégies ont été envisagées : permettre la commande du kit de prélèvement en ligne, l’envoyer directement dès le premier courrier invitant les 50-74 ans à se faire dépister, élargir la remise de ce kit aux pharmacies. L’idée de la commande en ligne a été validée, l’assurance-maladie travaille actuellement à la mise en place du portail de commande. Avant validation, l’envoi du kit à domicile avec le courrier d’invitation à se faire dépister va être expérimenté dans trois régions françaises pendant 36 mois. La remise du kit en pharmacie n’a en revanche pas été retenue, bien que les officines proposent de s’impliquer depuis plusieurs années.
Efficacité, faisabilité, coût
Un arrêté paru au « Journal officiel » du 7 octobre encadre l’expérimentation qui va être pilotée par l’Institut national du cancer (INCa) et qui devrait commencer en milieu d’année 2021. « Nous devons d’abord diffuser un appel à candidatures. L'expérimentation portera sur trois régions », explique Frédéric de Bels, en charge du département dépistages de l’INCa. L’objectif est d’évaluer l’efficacité, la faisabilité et le coût de ce dispositif. Les projets seront portés par les centres régionaux de coordination de dépistage des cancers avec le soutien de l'agence régionale de santé (ARS) et le partenariat des régimes d'assurance-maladie.
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