Alors que l’économie officinale se détériore, le gouvernement prépare une loi pour soutenir les professionnels de santé libéraux dont l’activité est affectée par la crise sanitaire, selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
L’économie officinale ralentit. En témoigne la baisse des transmissions de feuilles de soins électroniques (FSE) à l’assurance-maladie. Comme l’indique Philippe Besset, l’activité normale, qui se situe à hauteur de 10 millions de FSE par semaine, s'est infléchie à 8 millions au cours de la dernière semaine de mars et à 7,5 millions lors de la première semaine d’avril.
Dans ce contexte, le versement de la ROSP structure en cours depuis le 3 avril peut apparaître comme une bouffée d’oxygène pour l’économie officinale. La FSPF en détaille la composition :
Cependant, le syndicat signale que « c’est la dernière fois que la ROSP RPPS sera versée en raison de la signature, par l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) et l’assurance-maladie, de l’avenant n° 19 qui supprime purement et simplement cette rémunération, malgré le refus catégorique de la FSPF ». Pour autant, les pharmaciens seront toujours tenus de renseigner le numéro RPPS du prescripteur, si celui-ci est fourni, sous peine de se voir notifier des indus. La FSPF informe également que, selon les indications de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), le paiement de la ROSP générique (initialement prévu au plus tard le 31 mars) devrait arriver le 4 mai. « Tout retard prolongé dans le versement de la ROSP générique aurait des conséquences inacceptables sur la trésorerie des officines, d’autant plus dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons ! », met en garde Philippe Besset.
Il annonce que, conscient des difficultés que rencontrent les professionnels de santé libéraux pour maintenir leur activité, le gouvernement prépare actuellement une loi spécifique. Il s’agit, selon Philippe Besset, de leur fournir une aide prélevée sur le budget global alloué à la gestion de la crise sanitaire annoncé par Emmanuel Macron le 12 mars, afin de permettre à ces professionnels de santé « de résister à la crise et de pouvoir redémarrer rapidement leur activité dès la fin de l’épidémie ». En aucun cas, le dispositif mis en place par cette loi n’entrera dans le cadre de négociations conventionnelles, précise le président de la FSPF, qui n'enterre pas pour autant sa revendication d'une « ROSP Covid ».
Il convient donc par tous les moyens de soutenir l’économie officinale dans la crise. Ceci d’autant plus que le Covid-19 n’épargne pas physiquement les pharmaciens, comme les autres professions de santé. Pour se baser sur des chiffres précis, la FSPF lance un recensement en ligne afin d’évaluer le nombre de titulaires, des membres de leur équipe et de leurs proches frappés par le coronavirus.
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