La cancérologie des dix prochaines années ira vers des soins moins invasifs, plus sophistiqués, et une moindre présence du patient à l’hôpital, selon Unicancer*. La ville va s’imposer comme un interlocuteur majeur du fait de l’augmentation des chirurgies ambulatoires, d’une part, et des traitements par voie orale, d’autre part. En effet, d’ici à 2025, la proportion de traitements médicamenteux par voie orale devrait passer de 25 % actuellement à 50 %.
Cette évolution fait émerger de nombreux enjeux, au premier rang desquels la coordination ville/hôpital, et l’intensification du rôle des professionnels de santé du premier recours.
Entretiens chimiothérapies orales en 2020
Présent lors de cette journée, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a pu confirmer la bonne avancée des entretiens pharmaceutiques consacrés aux chimiothérapies orales. Organisés autour de trois temps - explication du traitement et de ces modalités de prise, impacts du traitement et de la maladie dans la vie du patient, adhésion et observance - ils auront comme objectif le bon suivi du traitement, ainsi que la détection et la prise en charge des effets indésirables et des interactions médicamenteuses.
Et dans ce domaine les attentes sont importantes. Pour le Pr Dominique Breilh, de la cellule de promotion et de formation à la pharmacie clinique des professionnels libéraux et associations de patients au CHU de Bordeaux, « la chimiothérapie à domicile doit assurer les mêmes garanties d’efficacité et de sécurité qu’à l’hôpital ».
Rôle de recherche et d’évaluation du pharmacien
Accompagnement du patient, gestion des effets secondaires et prévention des interactions médicamenteuses, si ces missions sont plus habituelles pour le pharmacien, ils semblent que les instances gouvernementales et les spécialistes en cancérologie soient également en attente, de sa part, d’un retour de données en vie réelle. « Les données dont dispose le pharmacien sont uniques, explique Muriel Dahan, inspectrice à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), il est le seul à avoir, pour la totalité des médicaments prescrits, une vue sur ce qui est réellement délivré. Il a également connaissance de ce que prend le patient en dehors des prescriptions : automédication, compléments alimentaires, produits de phytothérapie… »
« Par ailleurs, ajoute Florent Puisset, pharmacien à l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole, on estime que 20 % des interactions avec les chimiothérapies orales et les thérapies ciblées ne sont pas encore référencées. Les remontées d’informations de la part du pharmacien sont donc indispensables. »
* La cancérologie en 2025. http://www.unicancer.fr/cancerologie-2025.
D'après une conférence « Chimiothérapie à domicile : on avance ensemble » organisée par la conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux (CNUPL).
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