Le syndicat de médecins généralistes MG France part en guerre contre plusieurs amendements prévus dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022. Notamment dans le collimateur du syndicat, la prescription de substituts nicotiniques par le pharmacien.
La dernière mouture du PLFSS reste en travers de la gorge du syndicat MG France. Dans le texte, plusieurs amendements prévoient en effet de transférer des tâches dévolues jusque-là aux généralistes et de les confier à d'autres professionnels de santé. « Faute d'être parvenus à renforcer l'attractivité du métier de médecin généraliste traitant, le pouvoir politique et les parlementaires tentent désormais de le faire disparaître », accuse sans détour MG France. Objets du courroux de l'organisation de médecins libéraux : la possibilité de laisser les patients consulter un kiné ou un orthophoniste sans prescription médicale, la volonté de donner le droit aux infirmiers de prescrire et de vacciner et bien sûr autoriser la prise en charge des substituts nicotiniques délivrés par les pharmaciens sans ordonnance. Une dernière disposition qui pourrait prochainement faire l'objet d'expérimentations dans trois régions.
Ces délégations de tâches doivent permettre de libérer du temps médical aux généralistes en plus d'offrir un meilleur accès aux soins aux patients, en particulier ceux confrontés à la problématique des déserts médicaux. Pour le président de MG France, Jacques Battistoni, on cherche surtout à « grignoter des morceaux du métier de médecin généraliste ». Selon lui, « les médecins n'ont pas besoin d'être soulagés de l'accompagnement des patients pour le sevrage tabagique », notamment. « Les généralistes sont très bien formés à la prise en charge des addictions. On ne nie pas le fait que les pharmaciens puissent avoir un rôle à jouer mais il est hors de question de nous enlever cette mission », exige-t-il.
Dénonçant « une stratégie de division des professions de ville », le syndicat accuse également le gouvernement de l'avoir trahi. « Malgré sa promesse de ne pas déstabiliser notre profession par des délégations de tâches (...) sans concertation, le gouvernement porte des amendements qui contredisent son engagement. MG France refuse les transferts de tâches incohérents qui désorganisent le parcours de soins sans améliorer le suivi des patients. » Pour exprimer de manière visible ce refus, MG France appelle ses adhérents à « suspendre leur participation aux expérimentations en cours sur le nouveau Service d'accès aux soins (SAS) ». Un dispositif pensé pour alléger la tâche des services d'urgences, que l'exécutif espère généraliser en 2022.
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