Pour la première fois en France, les vaccins contre la grippe ont quasiment tous été utilisés bien avant la fin de la campagne vaccinale. Pour la ministre de la Santé Agnès Buzyn, c’est le signe que le message de prévention commence à passer auprès de la population.
L’augmentation de 10 % des commandes par rapport à 2017 n’y aura rien fait. À quelques semaines de la fin de la campagne vaccinale, la quasi-totalité des stocks de vaccins contre la grippe a été utilisée. Interrogée par les chaînes de télévision sur cette pénurie qui touche les pharmacies, y compris celles qui ne se trouvent pas dans les régions expérimentales de vaccination à l'officine, Agnès Buzyn veut y voir le signe d’un succès. « C'est la première année, ce qui veut dire que le message de l'intérêt de la vaccination contre la grippe commence à passer dans la population », se félicite la ministre de la Santé.
Rappelant qu’il est encore temps pour se faire vacciner, l'épidémie de grippe n’étant pas encore déclarée, la ministre explique : « Nous allons recommander des vaccins, bien entendu. J'essaie d'avoir les stocks le plus rapidement possible, donc je ferai des annonces dès qu'il y aura des nouveaux stocks mis à disposition dans les jours qui viennent. » Elle ajoute par ailleurs que « le vaccin de cette année protège bien contre les virus qui circulent actuellement dans l'hémisphère sud et donc, a priori, nous devrions être bien protégés ».
Le succès remporté par la vaccination cette année est en partie à mettre au compte des pharmaciens qui ont déjà vacciné plus de 620 000 patients, et ce dans des modalités assouplies pour les personnes concernées. Les infirmiers sont par ailleurs autorisés, par un décret paru en septembre dernier, à vacciner contre la grippe les adultes pour lesquels la vaccination est recommandée.
Dans le contexte de pénurie, les médecins généralistes, qui ont déjà protesté par le passé contre ces nouvelles concurrences, ont désormais un deuxième sujet de grogne. En effet, le manque de vaccins pourrait faire baisser leur ROSP, comme le redoute la Fédération des médecins de France (FMF). Son président, le Dr Jean-Paul Hamon, constate un « malaise ». « On ne peut pas rendre les médecins responsables des mauvais chiffres de la vaccination, alors même qu'il n'y a pas assez de vaccins pour couvrir la population cible », estime-t-il.
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