Une conférence internationale s'est tenue à Paris les 8 et 9 septembre afin de faire le point sur les risques liés aux résidus de médicaments rejetés dans l'environnement. L'occasion pour la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, d'annoncer son plan micropolluants 2016-2021.
Antidépresseurs, antibiotiques, antiépileptiques, anti-inflammatoires… Des médicaments ont été retrouvés dans les eaux sur tous les continents, à des concentrations variables. Mais quelle est leur dangerosité, quelles répercussions pour la santé humaine ? À ce jour, on ignore encore ces impacts. Des chercheurs du monde entier se sont réunis pour discuter de ce phénomène grandissant, lors de la première conférence internationale sur les risques liés aux résidus de médicaments rejetés dans l’environnement.
Déjà, les experts ont rassuré sur le risque sanitaire pour les êtres humains. « Pour l’homme, dans les pays ayant des usines de traitement des eaux usées de qualité, les concentrations retrouvées dans l’eau potable sont faibles », relate le Pr Yves Lévi, faculté de pharmacie Paris-Sud. Toutefois, le chercheur s’inquiète des multi-apports en contaminants. D’une part, les eaux sont largement contaminées, et à de bien plus fortes concentrations, par des polluants organiques persistants, des hydrocarbures, solvants, plastifiants, retardateurs de flamme… D’autre part, les apports en polluants ne proviennent pas uniquement de l’eau, mais aussi de l’atmosphère, des aliments… « Il est donc indispensable de replacer le risque des résidus de médicaments dans un contexte bien plus large », estime Yves Lévi.
Afin d’évaluer ce contexte dans son ensemble, un plan micropolluants 2016-2021 vient d'être lancé, lors de ce congrès, par la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal. Ce plan vise à réduire dès maintenant les émissions de micropolluants présents dans les eaux et dont la toxicité est avérée, de consolider les connaissances, et de dresser des listes de polluants sur lesquels agir.
En ce qui concerne les résidus de médicament, tout reste à faire : « aucune base de données fiable n’existe à ce jour sur les propriétés physico-chimiques, toxicologiques et écotoxicologiques des médicaments », déclare Ségolène Royal, en demandant que l’on « centralise toutes les données disponibles, afin de prioriser de manière plus efficace les molécules quant à leur risque de se retrouver dans les eaux ou à dépasser des seuils ».
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