Depuis près de deux ans, les étudiants attendent des réponses du gouvernement quant à l’avenir des DES pharmaceutiques et, par conséquent, du déroulement de l’internat. En vain. La future génération de pharmaciens s'insurge contre le mutisme des ministères de tutelle.
Le gouvernement s’intéresse-t-il vraiment à l’avenir de la pharmacie ? C’est la question que se posent les étudiants, manifestement excédés par le silence des ministères de tutelle (Enseignement supérieur, Recherche et Innovation et Solidarités et Santé). Car, alors qu’il affiche dans son plan « Ma santé 2022 » des ambitions pour le système de santé, et tout particulièrement pour la formation des professionnels de santé, le gouvernement demeure, selon les futurs internes, étrangement muet, pour ne pas dire inactif, quant à la réforme du troisième cycle des études pharmaceutiques.
De quoi inquiéter et même scandaliser les étudiants qui, par la voie de quatre syndicats*, remarquent que « le sujet des DES pharmaceutiques n’a plus été abordé en Commission nationale des études de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (CNEMMOP) depuis 2017 ».
« Aujourd’hui, les DES de Pharmacie hospitalière et Sciences pharmaceutiques et Recherche ont vu leurs maquettes validées par l’ensemble des acteurs institutionnels depuis juillet 2018 ! » s'indignent-ils. « Près de deux ans après l’application de la réforme du troisième cycle des études médicales, dont le DES de biologie médicale accessible depuis la filière Pharmacie, comment expliquer un tel décalage préjudiciable aux futurs professionnels de santé ? » dénoncent-ils, pointant du doigt une iniquité de traitement et une incompréhension générale qui ont assez duré.
Résultat, la complexité la plus totale règne entre ancien et nouveau régime, les futurs internes ignorant à quel DES ils peuvent postuler, et le flou le plus total continue de régner sur le déroulement de l’internat. De quoi agacer la future génération de pharmaciens qui a pourtant été force de propositions dans la construction de ces DES.
Les quatre syndicats en concluent que le gouvernement est désormais passé à d’autres sujets, comme la réforme de l’accès aux études de santé. Ils en soulignent le paradoxe car, s’interrogent-ils, « à quoi bon vouloir faire entrer les étudiants dans les études de pharmaciens quand on néglige leur avenir ».
Criant leur lassitude et leur sentiment d’être relégués à la périphérie des priorités gouvernementales, les étudiants « exhortent » les ministres de tutelle à les recevoir dans l’urgence afin de clore ce sujet le plus rapidement possible « dans le respect et l’accompagnement des futures générations de pharmaciens ».
*La Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et en biologie médicale (FNSIP-BM), l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), le Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers et praticiens hospitaliers universitaires (SNPHPU) et le Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé (SYNPREFH).
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