Réagissant au projet de réforme d'accès aux études de santé dont « L'Obs » a publié le texte en avant-première, les associations d'étudiants, dont l’ANEPF, critiquent vivement le contenu de ce texte.
Le document était censé être rendu public en février prochain. Son contenu faisait en effet encore l’objet de négociations au sein du groupe de travail composé de présidents d’universités, de doyens de facultés de médecine et de pharmacie, ainsi que des syndicats d’étudiants des filières santé.
Les grandes lignes de ce texte portent sur le remplacement de la première année commune aux études de santé (PACES) par un « portail santé », une année accessible à condition d’avoir suivi trois ans de SVT au lycée et à l’issue de laquelle seront sélectionnés 50 %, voire 70 % des futurs professionnels de santé. Aucun redoublement ne sera permis.
Afin de répondre à une diversification souhaitée des profils des futurs professionnels de santé, le reste des effectifs, soit 30 % environ des étudiants, seront recrutés au niveau licence ou master parmi les meilleurs étudiants des filières biologie, mathématiques, ou encore sciences humaines, pourvu qu’ils aient suivi une « mineure santé » dès le début de leurs études.
La publication anticipée de ce texte par l’hebdomadaire « L'Obs » a précipité la communication des treize associations estudiantines représentatives. Ils s’érigent contre le remplacement de la PACES par un portail santé qui n’est autre « qu’un changement de nom » et « la reproduction des erreurs passées ». Échaudés par dix années de PACES, associées à un véritable « gâchis humain », les étudiants revendiquent la suppression complète du concours de première année, une sélection pure et dure à laquelle ils souhaitent substituer « une réelle année de formation ».
Par ailleurs, reconnaissant que des bases scientifiques sont nécessaires et souhaitées par tous, les étudiants estiment « qu’il est temps de sortir du prisme scientifico-centré pour remettre ce qu'il manque depuis des années dans nos études de santé : l'humanité ».
L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) est signataire de ce texte. Sa représentante, Élisabeth Adenot, insiste cependant sur un point de divergence. Les étudiants en pharmacie tiennent absolument à ce que le futur mode d’accès ne permette qu’un seul choix à l’étudiant. Ceci afin, rappelle Élisabeth Adenot, de supprimer le choix « par défaut » dont a fait les frais la filière pharmacie depuis l’introduction de la PACES. Actuellement nombre d'étudiants en pharmacie n'ont pas opté pour la filière par vocation mais parce que leur classement ne leur permettait pas d'accéder aux études de médecine. « Même s'ils sont aujourd'hui très heureux de faire pharmacie », ajoute Élisabeth Adenot.
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