Bonne surprise pour la profession. « Après l’expérimentation qui s’est déroulée en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes, et dont les premiers résultats sont positifs, la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine sera généralisée dès 2019 », annonce le gouvernement en présentant le volet prévention de la Stratégie nationale de santé pour la période 2018-2022.
Autrement dit, tous les officinaux qui le souhaitent pourront vacciner contre la grippe dès la campagne de vaccination 2019-2020. Ce qui laisse un an et demi pour se former, en espérant que l’offre de formation aura eu le temps de se structurer sur le territoire (voir ci-dessous).
En revanche, la vaccination en pharmacie ne sera pas ouverte à tous les adultes, comme le souhaitaient pourtant l’Ordre et les syndicats de pharmaciens. Comme pour l’expérimentation, elle se limitera aux adultes chez qui le vaccin est recommandé*, à l’exception des femmes enceintes et des primo-vaccinants. Malgré le maintien de cette restriction, la mesure, qui affiche clairement la volonté du gouvernement de « fluidifier les parcours pour lever les freins à la vaccination », ne peut que réjouir la profession, même si l’Ordre des pharmaciens n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat, « certaines données manquant encore de précisions ».
Substituts nicotiniques remboursés
Autre mesure qui concerne tout particulièrement la pharmacie : les substituts nicotiniques - gommes, patchs, inhalateurs, sprays buccaux, comprimés à sucer ou sublinguaux - pourront être remboursés, comme tout médicament. Cette mesure met donc fin au forfait d’aide au sevrage tabagique accordé par l’assurance-maladie, à hauteur de 150 euros par an et par assuré, pour l’achat de substituts nicotiniques. « C’est une nouvelle phase dans le soutien au sevrage tabagique : en passant du forfait d’aide au sevrage au remboursement des substituts, cela permet de lever les freins liés à l’avance de frais systématique et d’avoir le même tarif pour un produit sur tout le territoire », évoque le gouvernement. Toutefois, « le mouvement est progressif car il implique une démarche des laboratoires », qui doivent faire une demande de remboursement et accepter de voir le prix de leur spécialité fixé.
Depuis le 28 mars, quatre spécialités ont déjà obtenu leur remboursement à 65 % dans ce cadre (« Journal officiel » du 24 mars). Il s’agit des boîtes de 108 gommes à mâcher Nicotine EG fruit et Nicotine EG menthe à 2 mg et 4 mg, dont le prix TTC sera de 14,14 euros TTC la boîte. D'autres devraient suivre.
Mais qu’en sera-t-il des médicaments listés et indiqués dans le sevrage tabagique, à savoir la varénicline (Champix) et le bupropion (Zyban) ? A priori, leur statut devrait rester identique. Le Champix est pris en charge à 65 % dans le sevrage tabagique, mais uniquement en seconde intention, après échec des stratégies comprenant des substituts nicotiniques chez les adultes ayant une forte dépendance au tabac (score au test de Fagerström supérieur ou égal à 7). Quant au Zyban, il n’est pas remboursé dans le sevrage tabagique.
*Personnes de 65 ans ou plus, en ALD, obèses, entourage de nourrissons de moins de 6 mois ayant des facteurs de risque de grippe grave, professionnels de santé…
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