La présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, est revenue lundi, face à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, sur son idée, présentée pour la première fois dans « Le Quotidien du Pharmacien » du 13 novembre, de médicaments à prescription pharmaceutique. Une idée qui lui est « chère » et lui tient « d’autant plus à cœur » depuis le passage en prescription médicale obligatoire des produits codéinés l’été dernier. « Comme cela se pratique sous différentes formes à l’étranger, notamment en Suisse, au Canada ou aux États-Unis, les pharmaciens pourraient, à l’avenir, dispenser de manière responsable ce type de médicaments, que l’on pourrait appeler médicaments à prescription pharmaceutique. Nul doute que, pour les affections mineures, le pharmacien dispose de toutes les compétences pour conseiller les traitements les plus importants. »
Sécurité de la dispensation
Si l’idée n’est pas nouvelle, elle se heurte depuis des années à l’idéologie des médecins qui n’acceptent pas même que le terme de prescription ou consultation puisse être accolé à un autre adjectif que médical. Ce qui a valu, par le passé, quelques attaques du Conseil national de l’Ordre des médecins. Mais l’idée était peut-être encore trop précoce.
Sans botter en touche, la ministre de la Santé n’a ni validé, ni rejeté l’idée. Consciente que le passage de prescription médicale facultative à obligatoire des produits codéinés a été « mal compris ou mal accepté » par les confrères, Agnès Buzyn a rappelé l’origine de cette décision rapide (deux adolescents décédés) : « Face à cette situation, le passage à la prescription médicale obligatoire m’a paru la solution la plus adaptée. » Néanmoins, elle reconnaît que « ce n’est pas la seule » possible et que « la bonne solution pour renforcer la sécurité de la dispensation peut aussi être, dans certains cas, de s’appuyer sur le rôle essentiel du pharmacien ».
Quant à parler de « médicaments à prescription pharmaceutique », la ministre considère que le sujet mérite une réflexion concertée avec tous les acteurs concernés. Ce que souhaite également Carine Wolf-Thal, qui imagine même de mener une expérimentation, comme pour la vaccination antigrippale par les pharmaciens, et dont le succès ne se dément pas avec plus de 100 000 vaccinations réalisées par les officines autorisées.
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