Politique de santé : majorité et opposition débattent

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Publié le 28/06/2018
Jean-Carles Grelier et Olivier Véran

Jean-Carles Grelier et Olivier Véran
Crédit photo : DR et ST

Invités du petit-déjeuner des « Contrepoints de la santé »*, les députés de La République en marche (LREM), Olivier Véran, et des Républicains (LR), Jean-Carles Grelier, ont débattu des priorités pour l’organisation des soins en France.

Se faisant l’écho du sondage contrepoints de la santé-BVA du mois de juin, Olivier Véran, député LREM de l’Isère et rapporteur général de la commission des Affaires sociales, et Jean-Carles Grelier, député LR de la Sarthe, responsable santé de son groupe parlementaire, attestent de la nécessité de consolider le système de santé, alors que des signes de dégradation se manifestent, particulièrement aux urgences et dans la prise en charge de la dépendance.

Olivier Véran rappelle le gouvernement a déjà tenu une première promesse de campagne d’Emmanuel Macron, un an à peine après les élections : le reste à charge zéro pour les prothèses dentaires, auditives et les lunettes est désormais devenu une réalité. Jean-Carles Grelier fait pour sa part remarquer que les deux points noirs de notre système de santé, la démographie médicale et la situation de l’hôpital, n’ont, en revanche, toujours pas été abordés par le gouvernement. À l’instar d’Olivier Véran, le député de la Sarthe écarte toutefois toute idée de grande réforme du système de santé. « Le pire serait une énième réforme qui se solderait par un échec », estime-t-il.

Tandis que l’accès et la proximité des soins restent la priorité n° 1 pour 77 % des Français, selon l’enquête BVA, le député de la Sarthe en appelle à écouter davantage les territoires et à observer de près les moyens déployés sur le terrain comme les CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé). « Dans ces structures, les professionnels de santé travaillent en horizontalité, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’à présent. Il faut que les professionnels sortent des silos dans lesquels le système les a cantonnés. Comme les opticiens ne sont pas que des vendeurs de lunettes, les pharmaciens ne sont pas que des marchands de pilules. Ce sont des professionnels de santé qui peuvent intervenir différemment dans le parcours de soins et travailler en réseau y compris avec les établissements », affirme-t-il, estimant que les territoires détiennent le potentiel pour faire évoluer le système, pourvu que la centralisation ne bride pas trop les initiatives.

À propos de centralisation, Jean-Carles Grelier souligne un manque de visibilité dans le calendrier du gouvernement, alors que les mesures annoncées se font toujours attendre. Olivier Véran s’en défend. Il annonce un profond remaniement des modalités de financement du médicament, « une variable d’ajustement majeure de notre système de santé ». Le député de l'Isère promet pour l’été, dans le sillage du Conseil stratégique des industries de santé (lire notre article « abonné »), des annonces en matière de financement du médicament innovant, ainsi que des propositions pour faire face aux difficultés d’accès à certaines spécialités à l’officine. Il n’en tiendra pas moins compte des tensions que connaissent les industries du médicament.

* Organisé le 28 juin par « La veille des acteurs de la santé », contact@veille-acteurs-sante.fr.


Source : lequotidiendupharmacien.fr