Regroupement d’officines à Condom

Polémique sur deux fermetures en centre-ville

Publié le 12/03/2015
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Les deux pharmacies du centre-ville de Condom, dans le Gers, vont prochainement fermer, suscitant l’émoi de la population et des commerçants. Gérard Dubrac, pharmacien et maire de la ville, explique au « Quotidien » les raisons économiques de l’opération.

PÉTITIONS et réunions relaient actuellement l’indignation des habitants de Condom, suite à l’annonce de la fermeture des deux pharmacies du centre-ville. Celles-ci ont été rachetées par les titulaires des deux autres officines de cette ville de 7 000 habitants. « Elles sont situées à quelques centaines de mètres de là », rassure Gérard Dubrac, maire de la commune et également pharmacien titulaire, participant au projet en tant que l’un des acquéreurs.

Alors que des voix s’élèvent pour mettre en doute l’argument économique selon lequel le potentiel d’un bassin de vie de 10 000 à 13 000 habitants ne saurait suffire à la pérennité de quatre officines, Gérard Dubrac fait valoir une baisse continuelle de l’activité de la pharmacie dans sa commune. « Les quatre officines réunies génèrent un chiffre d’affaires de 6,7 millions d’euros, soit plus d’un million de pertes en cinq ans », affirme-t-il, indiquant que les deux officines du centre-ville sont les premières victimes de cette inflexion. Une opération de regroupement de deux SEL avec holding, conduisant à l’abandon de deux licences, a été mise sur pied par trois des titulaires des pharmacies. Souffrant, le quatrième a reçu une offre d’achat de ses confrères.

« L’économie de notre projet ne permettait pas de conserver ne serait-ce qu’une structure en centre-ville. D’autant qu’il nous était impossible juridiquement de garder six diplômes sur trois officines en étant à parts égales », explique Gérard Dubrac. Faisant taire ceux qui les soupçonnent de privilégier les gains de productivité, le maire, sous sa casquette de pharmacien, se veut rassurant : « Les services de garde seront assurés sans discontinuité et d’autres services, comme la livraison à domicile, seront développés. Par ailleurs, nous allons sauver huit emplois qui seront repris dans nos structures. » Sous sa casquette de maire, le pharmacien concède cependant : « Je comprends l’inquiétude des commerçants du centre-ville qui vont perdre le flux généré par les pharmacies. »

MARIE BONTE

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3161