Tout juste voté en deuxième lecture à l'Assemblée nationale, après un nouveau recours à l'article 49-3 par la Première ministre, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 ne satisfait pas du tout l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO).
Pour le syndicat présidé par Pierre-Olivier Variot, le PLFSS pour 2024 n'est tout simplement « pas à la hauteur des besoins du système de santé ». Avant de dénoncer plusieurs mesures portées par ce texte dont l'adoption définitive n'est plus qu'une affaire de jours, l'USPO tient tout de même à saluer « les avancées majeures » qu'il va permettre, notamment « la possibilité pour les pharmaciens de prescrire certains médicaments après la réalisation d’un test de dépistage ». Voilà pour ce qui est du positif. « D’autres articles sont particulièrement éloignés des problématiques pratiques et financières de notre système de santé et ne répondent pas aux attentes des patients », regrette en effet l'USPO.
Première déception pour le syndicat : l'amendement récemment ajouté par le gouvernement sur la substitution des biosimilaires par le pharmacien. Un texte jugé « peu ambitieux » par l'USPO qui aurait préféré voir prospérer l’amendement porté par le sénateur Milon. Ce dernier « envisageait un modèle de substitution des biosimilaires calqué sur celui des génériques », mais « a été balayé par l’Assemblée nationale ». Au grand dam de l'USPO, qui accuse le gouvernement de ne pas vouloir suffisamment s'appuyer sur la substitution des biosimilaires alors qu'elle « représente un potentiel d’économie important pour les comptes de la Sécurité sociale ».
Autres griefs portés par l'USPO, l'article prévoyant une modification de l’assiette des cotisations des travailleurs indépendants, texte qui « pénalisera fortement les pharmaciens (...) malgré un contexte économique déjà dégradé ». De plus, la dispensation à l’unité pour les dispositifs médicaux et autres produits de santé, est une mesure « inapplicable en pharmacie » et en aucun cas susceptible de contrer le problème des pénuries de médicaments, selon l'USPO. Sur ce dernier sujet, le syndicat regrette d'ailleurs vivement que « les propositions du Sénat visant à définir l’utilisation concrète des stocks de médicaments réalisés par les industriels n’aient pas été retenues ».
L'USPO est globalement inquiète des répercussions qu'aura le PLFSS pour 2024, un texte qui, toujours selon le syndicat, « n’apporte aucune solution et pire, apporte de nouvelles complexités ! ».
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