La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) développe un modèle de financement alternatif pour l’achat de l’officine. Il consistera à proposer aux pharmaciens de participer de manière individuelle au projet d’installation d’un confrère.
Transition démographie oblige, les solutions dans l’aide à l’installation se multiplient. Après la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) qui a créé un fonds pour accompagner les jeunes diplômés (voir article « abonnés »), c’est au tour de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) d’innover dans ce domaine.
Dénommé « Pharmequity », ce dispositif permettra à un pharmacien, non pas d’accorder un emprunt au futur installé, mais d’entrer directement au capital de son officine. L’accès à ce modèle sera simple puisque les projets seront mis en ligne sur un site dédié. Le pharmacien investisseur pourra ainsi « faire son marché » en prenant connaissance des fiches signalétiques qui présentent, en toute transparence, les caractéristiques de chaque officine.
À noter que le pharmacien pourra fixer le montant qu’il souhaite investir dans le projet et même panacher sa mise parmi plusieurs offres du site. « C’est une idée très innovante. Elle part du constat que nous avons en France 30 000 titulaires et que chacun d’entre eux a la possibilité de prendre des participations dans quatre officines, ce qui monte, dans l’absolu, à 120 000 le nombre de participations possibles », expose Philippe Besset, le nouveau président de la FSPF.
Selon ce principe qui reste à affiner et à formaliser, le syndicat proposera aux titulaires de miser de petites sommes, à partir de 20 000 ou 30 000 euros, dans des officines éloignées de leur zone de chalandise. Cette démarche assimilable à du private equity peut être assimilée à un appel public à l’épargne. Ce qui est loin du modèle classique des prises de participation de 500 000 euros qui impliquent les pharmaciens investisseurs dans de véritables projets d’entreprise. Par ailleurs, l’emprunt sera remboursé par la pharmacie. Aucune modification de la réglementation ne sera requise, tout juste un pacte d’associé sera-t-il à convenir entre les parties contractantes. « Ainsi au bout de huit ans, le pharmacien exerçant pourra demander à racheter les parts à un prix défini au départ et l’investisseur ne pourra s’y opposer. Le pharmacien investisseur, pour sa part, pourra revendre ses parts à partir de douze ans », expose Philippe Besset, précisant que les modalités de ce dispositif doivent encore être validées.
Ce nouveau mode de financement de l’officine, par et pour la profession, a d'ores et déjà toutes les chances de rencontrer un beau succès. En effet, selon un sondage réalisé par la FSPF, « 90 % des pharmaciens se déclarent favorables à la mise en place de dispositifs financiers d’aide à l’installation des jeunes ». Parmi eux, 70 % souhaitent un fonds professionnel dédié, géré par la profession. Et 43 % désirent pouvoir participer à des projets d’installation via une participation personnelle.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires