En cas de rupture d’une spécialité, les pharmaciens devraient pouvoir proposer au patient une substitution thérapeutique. Une mesure d’urgence évoquée ce matin par les sénateurs pour lutter contre les pénuries de médicaments et de vaccins.
Le cas se présente malheureusement régulièrement au comptoir : le médicament prescrit est en rupture d'approvisionnement et le prescripteur n’est pas joignable. La mission sénatoriale chargée d’étudier la pénurie de médicaments et de vaccins en France propose une parade, déjà pratiquée au Québec. Dans le cadre de ce qu’un rapport rendu public ce matin nomme la « substitution thérapeutique », le pharmacien pourra délivrer une autre spécialité. À deux conditions toutefois : l'officinal devra être dans l’incapacité de joindre le médecin prescripteur et les spécialités concernées devront figurer sur une liste établie par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Comme le précisent les sénateurs membres de la mission d'information, dont deux sont pharmaciennes*, ce modèle fera l’objet d’une expérimentation de trois ans qui devrait être inscrite au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019. Selon eux, cette mesure peut s’appuyer sur la montée en charge du dossier médical partagé (DMP) et de la coopération interprofessionnelle « qui devrait faciliter le recours à ces solutions d’urgence dans la gestion des ruptures d’approvisionnement ».
Parmi les 29 autres mesures évoquées dans le rapport, les sénateurs suggèrent également « d’officialiser, sous l’égide de l’ANSM, les bonnes pratiques de la préparation des doses à administrer (PDA) par les pharmaciens ». Et de définir les conditions dans lesquelles le déconditionnement de certaines spécialités peut permettre une meilleure gestion des tensions d’approvisionnement.
*Martine Berthet, sénatrice de Savoie, et Corinne Imbert, sénatrice de Charente-Maritime.
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