Exposition

Pasteur l’expérimentateur

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Publié le 18/01/2018
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À l’heure du passage à onze vaccins pédiatriques obligatoires, le Palais de la Découverte met à l’honneur le découvreur du vaccin contre la rage. Touche-à-tout, Louis Pasteur est d’abord un chimiste qui consacrera sa vie à la science. L’exposition retrace la vie d’un passionné pour qui « un jour sans travail est un jour volé ».
Pasteur

Pasteur
Crédit photo : E. Piriou, Wellcome Collection

Louis Pasteur est une légende. D’une famille modeste de tanneurs du Jura, Louis est décrit comme un élève médiocre préférant croquer des portraits. Mais poussé par son père, il intègre l’École normale de Paris à 21 ans. Bien lui en a pris. À 26 ans, il propose à son directeur, le pharmacien Antoine-Jérôme Balard, de relever le défi de l’énigme de l’acide paratartrique, et y parvient. Dès lors, les succès s’enchaînent au rythme des sollicitations des industriels, des agriculteurs, de Napoléon III… En se penchant sur le processus de fermentation de la bière et du vin, il devient également biologiste, inventeur de la pasteurisation et entrepreneur. Il fonde notamment la Société des bières inaltérables. Puis s’attardera sur les maladies des vers à soie.

Entre deux dépôts de brevet, Louis Pasteur se révèle aussi un rude adversaire, provoquant d’autres scientifiques sur des théories qu’il juge fausses. Félix Pouchet en fera les frais sur son traité des générations spontanées, avant Robert Koch. Le microbiologiste allemand identifie le bacille à qui il donne son nom, responsable de la tuberculose. Louis Pasteur est animé à la fois par un fort sentiment nationaliste à l’issue de la guerre de 1870, et par une rancune tenace quant aux travaux de Robert Koch qui n’a pas pris la peine de citer les découvertes du scientifique français. Il a, en outre, perdu trois de ses cinq enfants du typhus et cherche à comprendre les causes des maladies infectieuses. Un duel à coups de publications scientifiques qui fera avancer les connaissances sur le choléra, la tuberculose, la diphtérie, le tétanos… et apporte la plus grande consécration de Pasteur : le vaccin contre la rage en 1885. Un succès tel que les « mordus » forment régulièrement une longue file d’attente pour se faire vacciner devant l’institut Pasteur, érigé en 1888.

Un prologue et six actes

Dès l’entrée de l’exposition, le visiteur est accueilli par un buste de Louis Pasteur, animé par vidéo, qui retrace les éléments biographiques marquants de sa vie. Dans cette première salle, le buste se trouve au centre d’un panorama rappelant la richesse de la période traversée par Pasteur : création du chemin de fer, du télégraphe, de l’éclairage public au gaz, du vélocipède, en même temps qu’on découvre l’existence de Neptune, et que les premiers ballons dirigeables voient le jour… Six actes suivent ce prologue pour se consacrer aux « cristaux et dissymétrie », aux « fermentations », aux « générations spontanées », aux « maladies des vers à soie », aux « maladies et vaccins » et aux « successeurs » de Pasteur. L’ensemble de l’exposition est agrémenté d’expériences à mener soi-même, de vidéos et autres reconstitutions d’événements d’époque. Elle se termine par la projection d’un dialogue entre l’écrivain Erik Orsenna et le youtubeur Léo Grasset sur l’apport de Pasteur, propos illustrés par le dessinateur Nayel Zeaiter.

Accessible dès 9 ans, l’exposition, réalisée en collaboration avec l’institut Pasteur et avec le soutien de Sanofi Pasteur, est présentée à Paris jusqu’au 19 août 2018. Le Palais de la Découverte est ouvert du mardi au samedi de 9 h 30 à 18 heures et le dimanche de 10 heures à 19 heures.

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3403