Disposant de nombreux créneaux vacants, le centre de vaccination du Stade de France vient de décider d'ouvrir ses portes à tous les professionnels prioritaires sans critère d'âge, De plus en plus d’élus locaux prennent eux aussi des libertés avec les règles de priorisation. Et le gouvernement vient d'annoncer que toutes les personnes de plus de 18 ans souffrant d'obésité pourraient se faire vacciner à partir de samedi.
Les derniers verrous sont-ils en train de sauter face à la pression de la population, de certains médecins et des responsables politiques ? Des élus locaux, comme le maire de Cannes qui ouvre la vaccination aux plus de 40 ans, ou encore Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France qui appelle à un élargissement de la vaccination pour contrer les variants, n'ont de cesse de rappeler que des doses ne trouvent pas preneurs dans les centres de vaccination. Ces fameuses doses non utilisées et qui dorment dans les frigos de certains centres de vaccination nourrissent la polémique au sein d'une population impatiente de se faire vacciner. Des patients mais aussi des soignants et des médecins relaient sur les réseaux sociaux le hashtag #VaccinPourTous, pour demander au ministre de la Santé « d’ouvrir la vaccination à tous les volontaires, indépendamment des critères d'âge ». Jusqu'à présent, le ministère de la Santé, Olivier Véran, campe sur ses positions. Pour le moment, il n'est pas envisagé d’assouplir les conditions d’accès tant que 80 % des personnes des cibles établies n’ont pas encore reçu de vaccin.
Mais la résistance du gouvernement se fissure peu à peu, vaincue par le principe de réalité. Le Premier ministre Jean Castex a tout d'abord concédé que si un « élargissement des publics est prématuré à ce stade », « on ne pourrait plus totalement (lui) fermer la porte s'il se confirmait qu'un certain nombre de rendez-vous disponibles n'étaient pas honorés ».
Le gouvernement avait d’ailleurs lâché un peu de lest en début de semaine en permettant la vaccination aux proches des personnes immunodéprimées. Désormais, c'est au tour des personnes obèses de plus de 18 ans de pouvoir se faire vacciner dès samedi. « Nous avons des doses en stock. Nous allons donc ouvrir à compter du 1er mai la vaccination à tous les plus de 18 ans qui ont une surcharge pondérale sérieuse. J’invite les 2,3 millions de Français concernés à se rendre dans les centres de vaccination à partir de ce samedi », a indiqué Emmanuel Macron dans son interview à la presse quotidienne régionale.
Le chef de l'État accède ainsi à une revendication émise par le Collectif national des associations d’obèses (CNAO), qui s'était insurgée : « Il s’agit de vies à sauver, nos vies et peu importe nos âges. » Le CNAO a rappelé que « 47 % des personnes en réanimation ont une problématique de surpoids ou d’obésité ». Et avait demandé à toutes les personnes concernées « de se faire entendre en allant s’inscrire à la vaccination via les plateformes en ligne prévues à cet effet ». Elles ont été entendues.
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