C’est une zone tampon, située en lisière du quartier Capouchiné et de la zone commerciale Ville active au sud de la ville de Nîmes, dans le Gard. Le 379 rue de l’Archipel est aujourd’hui en proie à une guerre des pharmacies.
Un collectif constitué de 14 pharmaciens de Nîmes et sa périphérie demande le retrait de l’autorisation formulée le 15 juillet par l’ARS pour le regroupement de deux officines (SNC Pélissier et SELARL Pharmacie de la Cathédrale) dans un nouveau local de 620 m², devant ouvrir ses portes à la fin du mois.
« Cette ouverture signe la fermeture assurée de plusieurs officines nîmoises, la disparition de nombreux emplois, la déstabilisation du tissu officinal et un accès aux soins rendu plus difficile pour les habitants, notamment les plus fragiles d’entre eux », explique un représentant de ce collectif associant notamment des pharmaciens trentenaires et quadragénaires inquiets de leur endettement.
« De nombreux logements se sont construits dans le quartier. Si le projet est contesté, c’est que l’emplacement est bon. Le quartier se trouve dans une dynamique de construction », défend l’un des actionnaires de la future pharmacie. La grande taille de l’officine fait également dire aux détracteurs du projet (soutenus par l’Ordre régional des pharmaciens) que l’ARS favorise « la création d’une pharmacie de très grande surface à vocation strictement lucrative » où « aucun des critères économiques et démographiques qui sont habituellement imposés » n’aurait été suivi.
Deux recours déposés
De son côté, l’Ordre régional de Languedoc-Roussillon a formulé deux recours : l’un hiérarchique et l’autre devant le tribunal administratif de Nîmes. « C’est une zone commerciale avec un accès qui n’est pas direct, par une contre-allée, et il y a déjà plusieurs officines non loin de là », explique son président, Bruno Galan, pour justifier ces recours.
Balivernes pour l’un des porteurs du projet qui défend : « L’espace permettra de proposer davantage de matériels orthopédiques (un magasin Bastide le Confort médical est situé deux ronds-points plus loin, N.D.L.R.). Ca va marcher, c’est pour cela que mes confrères sont inquiets. » À Nîmes, l’incompréhension est d’autant plus grande que le projet avait une première fois été retoqué en 2014. Il était en effet similaire, à une exception notable : le projet initial ne prévoyait pas de regroupement…
À cette heure, deux recours ont été déposés devant le tribunal administratif de Nîmes : l’un par l’Ordre, le second par une pharmacie voisine. Le collectif de pharmaciens contestataires, soutenu par des courriers de parlementaires locaux, affirme quant à lui avoir également formulé un recours auprès de la Direction générale de l’organisation des soins (DGOS) au ministère de la Santé.
Des démarches qui ne devraient cependant pas empêcher cette officine d’ouvrir en toute légalité.
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