Le Quotidien du Pharmacien. - D’après les statistiques ordinales, 32,8 % des nouveaux diplômés ne se sont pas inscrits au tableau de l’Ordre et parmi eux, 15 % sont au chômage et 13 % exercent à l’étranger. Comment analysez-vous ces chiffres ?
Nassim Mekeddem. - Le taux de diplômés sans emploi est, en effet, à prendre en considération, car il est dramatique. Il faudrait cependant en connaître les causes exactes. En ce qui concerne le nombre de diplômés travaillant à l’étranger, est-il simplement à l’image de la mobilité des jeunes d’aujourd’hui et de la mondialisation ou relève-t-il de l’incapacité des diplômés d’exercer pleinement le métier auquel ils ont été formés dans un cadre réglementaire très contraint ? J’ai eu ainsi connaissance de plusieurs cas de jeunes diplômés brillants ayant choisi d’exercer dans des pays où les pharmaciens d’officine pouvaient remplir des missions plus diversifiées.
Dans dix ans, 20 980 pharmaciens vont partir à la retraite. Le numerus clausus actuel vous semble-t-il adapté pour relever ce défi ?
Le problème est de se poser la question de l’utilité et de l’intérêt d’un numerus clausus dont on sait qu’il est aujourd’hui dépassé. Il constitue un carcan qui ne répond à aucune réalité. Il faudrait réguler le flux des étudiants autrement en intervenant, par exemple, dès le lycée, car le métier reste méconnu des futurs bacheliers.
Que pensez-vous de la polémique soulevée par un éventuel tirage au sort à l’entrée en PACES envisagé un moment en Ile-de-France ?
Le tirage au sort est apparemment le seul outil légal. Toutefois, en qui nous concerne, nous incitons plutôt les facs à se mettre en capacité d’accueillir les étudiants. Certaines le font déjà, comme celle de Grenoble qui met en place des dispositifs tels que la mise à disposition d’enseignement sous format DVD, l’encadrement en tutorat ou encore des travaux de groupes. La région Ile-de-France pourrait ainsi créer une antenne de faculté. Mais une fois encore, une meilleure orientation pourrait permettre d’éviter ces problèmes. Il suffirait de mieux présenter les études de santé au lycée. En effet, 80 % des étudiants se déclarent encore mal informés.
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