Les URPS de pharmaciens libéraux ont été créées pour participer, aux côtés des agences régionales de santé, à l’élaboration de l’offre de soins cohérente dans leur région. Le réseau officinal contribue largement à la proximité de cette cohésion surtout en matière de prévention et de soins primaires. Notre présence aux conférences régionales de santé et d’autonomie (CRSA) et aux schémas régionaux d’organisation des soins (SROS) est une réalité qui permet de garantir la meilleure offre de santé.
Le projet de l’ordonnance réseau relative au maillage des officines élaborée par notre ministre de la Santé Marisol Touraine dans la Loi Santé de 2015 porte en lui un risque réel de déstabilisation du réseau officinal par la réintroduction de la voie dérogatoire pour l’ouverture d’officine.
Les URPS pharmaciens libéraux sont totalement opposées à certaines dispositions relevées dans le rapport IGAS d’octobre 2016 et reprises dans le projet d’ordonnance comme la révision de la notion de « desserte optimale » de la population et l’abandon du critère principal de résidence de la population pour déterminer l’ouverture des officines lors des créations ou des transferts d’Officine. À l’inverse, apparaissent d’autres critères tels que les lieux de passages usuels, les lieux de consommation ou les lieux d’implantations commerciales. Cette dernière recommandation ne tient pas compte de l’intérêt des patients. La prise en compte de tels critères risque de favoriser les erreurs d’appréciation, une même population étant ainsi comptée plusieurs fois et surtout de rendre plus difficile l’accès aux médicaments et dispositifs pharmaceutiques de la population résidente, malade ou souffrante, vieillissante et isolée à son domicile. L’avenir économique des petites officines rurales ou urbaines est mis en péril, leur survie est compromise ; il s’agit d’un recul à l’objectif de santé publique poursuivi dans le cadre d’une offre de soins rapprochée. Cette rupture avec le critère de résidence de nos patients va à l’encontre d’une gestion rationnelle de l’économie de santé.
N’assassinons pas la seule profession de santé de premier recours dont le maillage garantit la continuité des soins de proximité. Nos entreprises et leurs salariés assurent tous les jours et 24 heures/24 la permanence pharmaceutique et répondent à l’urgence sanitaire et médicale.
Face à ces risques de modifications graves du réseau officinal, la Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux manifeste fermement son opposition et demande à tous les présidents d’URPS d’interpeller le directeur général de son ARS afin que soient prises en compte ces remarques. Il existe hélas des déserts médicaux, ne créons pas de zone de sous densité officinale. Les URPS pharmaciens libéraux y veillent : donnons aux pharmaciens les moyens d’apporter à leurs patients les services de santé issus d’une réelle délégation de taches du médecin généraliste. Nous sommes à la disposition des ARS pour mettre au point les missions nouvelles des officinaux (renouvellement de traitements chroniques avec surveillance médicale coordonnée, télémédecine, bilan de médication pré et post-hospitalisation, ou autre…).
La Conférence nationale des URPS pharmaciens libéraux appelle les pouvoirs publics à la plus grande vigilance vis-à-vis de cette menace sur le maillage de notre profession officinale.
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