Faut-il rendre obligatoire, pour les soignants, la vaccination contre la grippe, la rougeole, les oreillons, la rubéole, la coqueluche ou l'hépatite A ? La Haute Autorité de santé (HAS) a émis des recommandations sur ces sept vaccinations, non obligatoires aujourd’hui pour les étudiants et professionnels de santé.
La Haute Autorité de santé recommande de rendre obligatoire la vaccination contre la rougeole pour les étudiants et professionnels de santé, mais pas les vaccinations contre la grippe saisonnière, la coqueluche, l'hépatite A, les oreillons, la rubéole et la varicelle. Ce projet est disponible en ligne sur le site de la HAS. Il est maintenant soumis à la consultation des divers organismes parties prenantes dans la vaccination (associations de patients, sociétés savantes, Ordres, syndicats de professionnels de santé, établissements de santé, entreprises…), dont les retours « seront analysés pour enrichir, compléter et finaliser la recommandation définitive de la HAS qui sera publiée au cours de l’été ».
En pratique, sachant qu’il n’existe pas de vaccin non combiné de la rougeole, cela signifie que l’administration de deux doses de vaccin trivalent ROR pourrait devenir obligatoire pour les étudiants et professionnels de santé.
La vaccination obligatoire contre la rougeole est préconisée « compte tenu du fardeau important de cette maladie en France, du risque élevé de transmission aux personnes non immunisées (notamment les nourrissons de moins de 12 mois trop jeunes pour être vaccinés), y compris en milieu de soins et en particulier aux personnes immunodéprimées, de la protection efficace et à très long terme conférée par la vaccination », justifie la HAS.
En revanche, on peut s’étonner que la vaccination antigrippale n’ait pas été retenue parmi les futures obligations vaccinales pour les soignants, qui sont malheureusement peu nombreux à être vaccinés (moins de 27 % en 2022-2023). Les raisons invoquées sont « l’efficacité imparfaite de cette vaccination chez les personnes de moins de 65 ans (variant de 42 à 76 % selon les années) » et « l’insuffisance des données disponibles concernant l’impact de la vaccination des soignants sur le fardeau de la grippe nosocomiale ». L’instance appelle à réaliser des études de grande ampleur afin de mieux quantifier le fardeau de la grippe nosocomiale en France. Elle pourrait alors réexaminer sa position à la lumière de ces nouvelles données ou si des vaccins d’efficacité plus constante étaient mis à disposition.
Rappelons que la HAS s’est également prononcée, en mars 2023, sur le maintien ou non des obligations vaccinales déjà en vigueur pour les soignants (Covid-19, diphtérie, tétanos, poliomyélite et hépatite B). Elle avait alors préconisé que la vaccination contre le Covid-19, la diphtérie, le tétanos, et la poliomyélite ne soient que fortement recommandées pour les étudiants et les professionnels et que l’obligation vaccinale pour l’hépatite B soit maintenue, avec une extension aux professionnels libéraux.
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