Sept mois se sont écoulés depuis que le projet d’expérimentation de la pharmacie de premier recours a été présenté à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et reçu le soutien de Mireille Robert, la députée de l’Aude. Six mois ont passé depuis que le dossier a été déposé auprès de l’ARS d’Occitanie…
À ce jour, il est pourtant au point mort, faute de réponse de la part des autorités sanitaires de la région. Valérie Garnier, présidente de l’URPS Pharmaciens d’Occitanie, ne cache pas son étonnement devant le silence des autorités régionales. « Tous les voyants sont au vert pour que cette expérimentation, qui pourrait être le tremplin d’une CPTS (1), aboutisse. 17 pharmaciens sont impliqués dans cette démarche Nous avions accompagné ce dossier d’une lettre d’intention très pointue. Mais depuis décembre nous sommes sans aucune nouvelle de l’ARS », déplore-t-elle.
Injonctions contradictoires
« Nous n’avons même pas eu un accusé de réception », s’insurge Marc Alandry, titulaire à Couiza (Aude) et initiateur de ce projet. Son impatience cède à la colère : « Nous avions parfaitement ficelé ce dossier en coopération avec l’URPS pharmaciens d’Occitanie. Le programme de formation de deux jours et demi des pharmaciens volontaires et de leurs équipes est formalisé. Tous ont accepté de le suivre. Des informaticiens ont également mis en œuvre un programme pour le recueil des données. Tout est prêt. Ne manque plus que la réponse de l’ARS. » L’inertie des autorités sanitaires est d'autant plus incompréhensible, selon lui, que cette expérimentation répond au cadre fixé par l’article 51 (2).
Au niveau de l'État, le titulaire ne voit pas davantage de lisibilité dans la stratégie annoncée. Il se dit abasourdi, alors que des injonctions contradictoires émanent du gouvernement : « On nous parle de CPTS, et en même temps le Premier ministre incite à la délivrance et à la consultation sur Internet. Dans des zones rurales comme la nôtre cela reviendrait à nous mettre à dos les médecins qui y exercent encore ! »
(1) Communauté professionnelle territoriale de santé
(2) Loi de financement de la Sécurité sociale de 2018
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires