L’Eutirox fabriqué en France n’est pas parfaitement similaire à l’Euthyrox fabriqué en Allemagne qui, lui, est strictement identique au Lévothyrox ancienne formule.
Le 1er novembre, « Le Dauphiné Libéré » a annoncé que la société Patheon, sous-traitante notamment pour le Laboratoire Merck KGaA, fabriquait de l’Eutirox à destination du marché italien. Au nom des milliers de patients qui ont rejoint son action collective conjointe, Me Léguevaques estime que cette situation est une preuve que Merck Serono (filiale française de Merck KGaA) « nous ment ». C’est pourquoi il a envoyé une « sommation interpellative » à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, au Laboratoire Merck Serono, à la société Patheon située à Bourgoin-Jallieu qui fabrique l’Eutirox pour le compte de Merck KGaA et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Cette procédure oblige les personnes interpellées à fournir une réponse consignée dans un procès-verbal par un huissier. Mais selon Me Léguevaques, les parties interpellées « ont botté en touche ».
Contactée, l’ANSM souligne que l’Eutirox, « avec un i », fabriqué sur le site de Bourgoin-Jallieu et commercialisé sur le marché italien, ne présente pas une formule strictement identique au Lévothyrox ancienne formule « en raison notamment de l’origine des excipients ». Elle confirme que « l’ancienne formule du Lévothyrox qui a été commercialisée en France n’a jamais été fabriquée en France ». En revanche, l’Euthyrox (avec un h et un y cette fois) dont les stocks destinés au marché allemand sont mis à disposition des patients français depuis le 2 octobre, « est quant à elle strictement identique à l’ancienne formule du Lévothyrox qui était commercialisé en France ».
Une information confirmée à la fois par le ministère de la Santé, qui indique que « les procédés de fabrication ne sont pas les mêmes », et par la pharmacienne responsable de l’entité juridique de Merck Serono, Valérie Leto. Cette dernière précise que « les paramètres de contrôle du produit fini, l'aspect des comprimés et la composition des blisters sont également différents ».
Le ministère de la Santé ajoute que les stocks d’Euthyrox sont bien disponibles, même si « des délais de répartition » peuvent être observés dans les pharmacies. Au total, 198 720 boîtes d’Euthyrox ont été importées depuis le 2 octobre, dont 147 146 ont été dispensées en date du 5 novembre. Le ministère souligne des « ventes considérablement en baisse, ce qui indique que ceux qui en avaient besoin ont pu se le procurer ».
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