Alors que 6 000 classes sont actuellement fermées à cause de cas de Covid, le nombre de tests salivaires effectués en milieu scolaire est bien loin des objectifs annoncés par le ministre de l'Éducation nationale.
En mai 2021, Jean-Michel Blanquer promettait 600 000 tests salivaires hebdomadaires dans les écoles afin de repérer les cas positifs et limiter les fermetures de classes et/ou d'établissements. Six mois plus tard, force est de constater que ce dispositif, lancé en février, n'a pas atteint les objectifs escomptés. Dans les colonnes du journal « Le Parisien », le ministre de l'Éducation nationale a récemment admis que les tests salivaires ne faisaient pas l'objet « d'une acceptation massive ». « C'est une difficulté qu'on a depuis le début. Pourtant, il est essentiel que ces tests se fassent sur une tranche d'âge qui n'est pas vaccinée. J'encourage largement les parents dans ce sens », déclarait Jean-Michel Blanquer le 15 novembre.
Parmi les causes qui expliquent pourquoi les tests salivaires ne sont pas utilisés aussi souvent que le ministre le voudrait, le manque d'adhésion des parents qui doivent donner leur consentement pour laisser leurs enfants se faire tester. Ainsi, entre le 11 et le 18 octobre, sur plus de 400 000 tests salivaires proposés en milieu scolaire, seulement la moitié a été réalisée, selon les chiffres du ministère. Alors que la situation épidémique se dégrade et que le nombre de classes fermées n'a jamais été aussi élevé qu'aujourd'hui depuis la rentrée, l'écart entre tests proposés et tests réalisés reste très important (sur plus de 300 000 tests proposés entre le 8 et le 15 novembre, moins de 150 000 ont été effectués).
Autre frein au déploiement de ce moyen de dépistage, les difficultés organisationnelles comme l'a souligné sur « LCI » Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire nationale du syndicat enseignant UNSA, qui égratigne au passage les laboratoires. « C’est extrêmement lourd à organiser pour les directeurs d’école qui jonglent avec leurs heures de cours. Les laboratoires se reposent complètement sur les instituteurs, alors que cela devrait être l’inverse. Ce n’est pas à un prof de toucher le matériel médical ou de faire cracher l’élève », critique-t-elle. Il faut parfois aussi du temps pour que les chefs d'établissements reçoivent des tests salivaires lorsqu'ils en ont besoin. Une directrice d'école primaire de Seine-Saint-Denis, confrontée à la fermeture de 8 de ses 10 classes à la rentrée de la Toussaint, a ainsi dû attendre 3 semaines entre l'apparition des premiers cas chez des élèves et la réception des tests, comme elle l'a confié à « BFM TV ». « Il faudrait qu'ils soient mis en place dès que les cas commencent à apparaître dans une école. Ça permettrait d'endiguer l'épidémie », estime-t-elle.
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