Les représentants de la profession s’unissent pour demander aux pouvoirs publics l’autorisation de pouvoir fournir des masques non sanitaires à la population.
Suite aux déclarations du ministre de la Santé et de la recommandation de l’Académie nationale de médecine concernant le port de masques alternatifs par la population, Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont immédiatement réclamé aux pouvoirs publics de pouvoir fournir ces masques non sanitaires.
Dans un communiqué commun, les représentants de la profession demandent que des mesures soient prises pour que les pharmaciens y soient autorisés, « ces produits ne rentrant pas dans la catégorie des marchandises pouvant être commercialisées en officine ». Ils suggèrent deux leviers possibles pour permettre l’entrée de ces masques à l’officine : les inclure à la catégorie des équipements de protection individuelle respiratoire (EPI) déjà dispensés en pharmacie, ou encore faire évoluer la liste des marchandises pouvant être commercialisées en officine. Philippe Besset et Gilles Bonnefond ont précisé que les syndicats sont favorables à un encadrement des prix publics et des prix de cession pour chaque catégorie de masques « comme cela a été fait pour le prix des gels hydroalcooliques ».
Interrogé à l’occasion de sa conférence de presse télévisée du 6 avril par « Le Quotidien du pharmacien », sur une autorisation faite aux officinaux de vendre des masques alternatifs, Olivier Véran, ministre de la Santé, a répondu que cette demande serait examinée. Il a cependant réservé pour le moment sa réponse, expliquant que le port du masque en population générale soulevait beaucoup d’autres questions à l’étranger et que le gouvernement l’étudiait « avec beaucoup d’humilité face à un risque inconnu et aux données remontant de certains pays, ou encore de l’OMS qui considère que le port du masque ne doit pas pénaliser les gestes barrières encore plus protecteurs ». « Nous saisissons les autorités de ce pays pour savoir si la doctrine doit évoluer étant donné que l’avis d’un certain nombre de scientifiques a pu évoluer », a ajouté le ministre.
Plusieurs municipalités n’ont pas attendu d’avoir la position du gouvernement pour envisager l’obligation du port du masque dans l’espace public. Les maires de Cannes, Nice, Mandelieu (Alpes-Maritimes), Sceaux (Hauts-de-Seine) ont annoncé des décrets obligeant la population à se cacher le bas du visage. À Nice, par exemple, cette interdiction sera assortie de la mise à disposition gratuite de masques à la population.
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