Plusieurs articles de la presse généraliste font état d’une augmentation du coût des médicaments pour les patients en 2019.
Certains médicaments pourraient coûter plus cher l’an prochain, peut-on lire dans « Le Parisien » et « Le Figaro ». La faute à une hausse des taxes sur les prix des spécialités pharmaceutiques ? Non, pas du tout. Il s’agit en fait d’un risque de hausse du reste à charge pour les malades après la décision des complémentaires santé de ne pas prendre en charge les nouveaux honoraires à l'ordonnance dès lors que la prescription ne contient que des médicaments remboursables à 15 % (anciennes vignettes orange) et que leur remboursement ne figure pas au contrat de l’assuré.
« Ces honoraires sont pris en charge par l’Assurance-maladie obligatoire (AMO) à 70 % et par les complémentaires santé à hauteur de 30 % », rappelle Gilles Bonnefond. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine précise : « Lorsque la complémentaire ne rembourse rien sur une ordonnance, elle ne remboursera pas, à ce jour, les 30 % des honoraires. Ils seront néanmoins pris en charge à 70 % par l’AMO. »
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) estime quant à elle que cette situation est inacceptable. « Soit les signataires de l’avenant n° 11, CNAM - UNOCAM - USPO, n’ont pas perçu les conséquences de leur signature sur le reste à charge patient et sur la rémunération de l’officine, soit la CNAM a réussi le tour de force d’échanger de la marge contre des honoraires que les pharmaciens ne percevront pas, soit la CNAM pousse les patients à ne pas demander le remboursement pour obtenir des économies supplémentaires », s’indigne son président, Philippe Gaertner, qui demande « à l’assurance-maladie et aux complémentaires de trouver une solution urgente afin de corriger cette anomalie scandaleuse qui impacterait économiquement les officines ou augmenterait considérablement le reste à charge des patients ».
Gilles Bonnefond considère pour sa part que « cette situation ne concerne que 1,55 % des ordonnances pour lesquelles les assurés avaient déjà l’habitude de régler le ticket modérateur à hauteur de 85 % sur les médicaments ». Le président de l’USPO accuse la FSPF d’être à l’origine de l’article du « Parisien » dans lequel « elle y affiche notre augmentation de marge sur un exemple isolé, mais, encore plus grave, elle y explique comment détourner les honoraires et donc la rémunération du pharmacien ». « La profession ne remercie pas la FSPF pour cet article destructeur, démagogique qui salit l’image de notre métier », déclare-t-il.
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